Plus de 1,5 million de visiteurs sont attendus durant 90 jours, meublés par 150 événements labellisés “La Saison Bleue: Tunisie les rendez-vous de la Mer” dont le coup d’envoi officiel sera donné le 19 juin avec au programme de manifestations variées qui se poursuivront jusqu’au mois de septembre avec en clôture le Forum de la Mer à Bizerte”.
La date précise n’est pas encore fixée : entre le 20 et le 21, deux événements de taille se tiendront en même temps, en l’occurrence les Dunes électroniques à Nefta, en plein cœur du désert et le forum de la Mer à Bizerte, la ville des vagues.
Avec la participation de plus de 100 associations et organisations non gouvernementales dans 50 villes, ce deuxième rendez-vous placé sous le slogan “Protège ta mer!” et symbolisé cette année par l’éponge bleue de l’archipel tunisien des Iles de Kerkennah, offrira au grand public un programme de manifestations célébrant les richesses de la Mer sous toutes ses formes: spectacles, cinéma, festivals, expositions, concerts, conférences, patrimoine maritime, culture vivante, tourisme côtier…autant d’activités qui feront vivre de Tabarka à Zarzis les 1400 kilomètres des côtes tunisiennes.
L’objectif est de sensibiliser décideurs, citoyens et touristes à une exploitation vertueuse d’un littoral qui souffre, “comme un peu partout dans le monde, d’un véritable terrorisme climatique avec plus de masse que de poissons”, appelle Olivier Poivre d’Arvor (ambassadeur de France en Tunisie), en sa qualité de président du Musée national de la marine de France, membre du comité d’organisation, lors de la conférence de presse tenue lundi matin aux Berges du Lac, pour annoncer les couleurs de la deuxième édition de la “Saison Bleue”, lancée le 19 juin 2018 aux Ports Puniques sur le site emblématique de la grande histoire maritime de Carthage.
“Amwej”: un premier appel à projets tunisiens pour une économie bleue durable
Visant à fédérer plus de synergies et d’énergies autour des enjeux maritimes qui se posent aujourd’hui, “La Saison Bleue”, annonce une nouveauté, celle de récompenser également des initiatives innovantes et des porteurs de projets originaux émanant des villes côtières à savoir des associations ou startups à travers “Amwej” (Vagues), le premier appel à projets tunisiens pour une économie bleue durable.
Dans ce sens, Rym Ben Zina Bourguiba co-fondatrice d’Images et Actions, membre du comité d’organisation a fait savoir que le dernier délai initialement prévu pour le 13 juin a été prolongé jusqu’au 30 du mois.
Dans ce sens, Olivier Poivre d’Arvor a précisé que des bailleurs de fonds notamment de la Banque Mondiale (BM), de la BEI (Banque Européenne d’Investissement), de l’Agence Française de Développement (AFD), du Bureau de la coopération allemande au développement (GIZ), de l’Agence de coopération internationale du Japon (JICA), seront présents, en mi-septembre avant l’annonce du lauréat, pour voir de plus près comment les porteurs de projets présentent et pitchent pour convaincre de leur idées. En effet, a-t-il ajouté, le Forum de la Mer doit un être dans la durée un engagement et un Forum de projets fédérateurs pour faire vivre la mer”. C’est d’ailleurs dans cet esprit, a-t-il mentionné, que le Forum de la Mer de Bizerte, qui ambitionne de devenir un rendez-vous incontournable pour discuter des enjeux maritimes à l’échelle euro-méditerranéenne à l’exemple de Marseille ou Barcelone, sera désormais présidé par Pascal Lamy, ancien directeur général de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).
De son côté, Mehdi Ben Haj, président de l’association tunisienne de l’ingénierie côtière, portuaire et maritime (Atim) a mentionné que des efforts sont entrepris pour faire de Bizerte, ville du sud de la Méditerranée, un lieu de réflexion autour des enjeux maritimes et du forum non seulement une occasion d’exposer les différentes recherches scientifiques mais aussi une manifestation pour lancer des actions tangibles pour préserver la richesse maritime.
L’éponge bleue: label de la Saison… matière première pour Yves Klein (1928-1962)
Organisé également par le ministère de l’Europe et des affaires étrangères et soutenu notamment par les ministères des Affaires culturelles, du Transport et de l’environnement, de l’Union européenne (UE) et de l’Union pour la Méditerranée (UPM), l’événement s’arrêtera tout particulièrement à Zarzis, Gabès, Sfax, ainsi qu’aux Iles Kerkennah en y organisant des événements mettant en valeur l’importance stratégique du Littoral face à l’appel de détresse de la planète dont 71 pour cent sont bleues, selon les chiffres avancés par Mehdi Ben Haj, président de l’Atim.
Certes, “l’alerte est grande, mais les réponses sont possibles” et la Saison bleue, qui a démarré en Tunisie, en est une pour créer des synergies au delà des structures autoritaires. La Saison bleue” est aussi une occasion pour évoquer la Mer non pas d’une manière culpabilisante a-t-il affirmé mais en tant que richesse maritime et source de vie, explique le diplomate français.
Ainsi, la saison bleue mettra en valeur la Mer dans plusieurs villes pour en faire de véritables “quais d’art et de culture”. Plusieurs festivals sont associés à la programmation dont Tabarka Sky Lantern’festival, Manarat, Enviro-Fest, le salon international de la bande dessinée de Tazarka, le collectif Dream City, le festival international de musique symphonique d’El Jem, etc.
Consciente des enjeux économiques de la mer, la Saison Bleu n’est pas un label mais un signe de reconnaissance pour les 50 villes se situant sur les 1400 kilomètres des côtes tunisiennes a fait savoir Olivier Poivre d’Arvor, en précisant que cette manifestation se veut une célébration festive de la richesse maritime.
Et c’est pourquoi l’événement est labellisé éponge bleue, cette éponge vendue aux enchères à l’étranger à 300.000 dollars, et à quatre dinars en Tunisie. C’est pour dire aussi la valeur économique accordée à la mer par la Saison Bleue qui, durant toute la période de juin à septembre, servira de work-progress avant le Forum de la Mer à Bizerte. Une période où c’est l’éponge bleue qui sera à l’honneur….une éponge dont les lettres de noblesse lui ont été rendus par l’artiste français Yves Klein (1928-1962) en l’imprégnant avec la couleur bleue et en l’utilisant comme matière première pour peindre ses œuvres, dans le style du body painting, a rappelé Olivier Poivre d’Arvor en parlant avec passion d’un avant-gardiste et célèbre aventurier monochrome qui achetait ses éponges naturelles pêchées à Zarzis chez un marchand à Sfax.