Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Marouane Abassi, appelle à adopter deux listes, l’une incluant les professionnels du tourisme qui ont montré leur sérieux dans le remboursement de leurs dettes cumulées, et une seconde liste regroupant ceux qui ne l’ont pas fait, en vue de mieux orienter les financements et les crédits bancaires.
Il a souligné, lors de son intervention à une conférence sur “le secteur du tourisme : moteur de croissance”, organisée mardi 18 juin à Tunis, l’importance de ces deux listes pour clarifier la situation des professionnels du tourisme, qui cherchent des financements auprès des banques, et pour trancher les demandes de financement, qui ne peuvent pas être approuvées dans leur totalité.
Il a indiqué que les dettes classées du tourisme représentent le double de la moyenne dans les autres secteurs, rappelant qu’aucune solution structurelle n’a été prise pour résoudre la crise du secteur, notamment pour la question de l’endettement qui remonte aux années 90.
Le gouverneur de la BCT s’est étonné de voir une seule unité touristique bénéficier du livre blanc, incitant le reste des entreprises du secteur et les banques à oeuvrer de concert pour identifier des solutions aux situations d’endettement en suspens.
Il a proposé de mettre en œuvre le mécanisme “de chef de file” pour gérer les dossiers de financement auprès des banques, en vue de trouver des solutions pour le financement et le refinancement des unités touristiques.
Il a indiqué que la BCT œuvre actuellement, à développer les législations liées directement au secteur du tourisme.
Pour sa part, le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a appelé les partenaires sociaux à développer le code du travail, conformément aux spécificités du secteur touristique pour qu’il soit plus souple, d’autant plus que le travail dans ce secteur est un travail saisonnier.
Il a évoqué les grands préparatifs sécuritaires visant à faire réussir la saison estivale, qui s’annonce bonne cette année notamment, avec un taux de réservation dans les hôtels de 100%.
Chahed a souligné que le gouvernement oeuvre en vue de mettre en place des stratégies futures destinées à améliorer la qualité des services touristiques et des touristes, pour ne pas se contenter de l’aspect quantitatif.
De son côté, le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, René Trabelsi, estime nécessaire de faire preuve davantage de compréhension vis-à-vis des problèmes des hôtels, en tenant compte de leurs difficultés financières, soulignant l’ouverture d’un nombre important d’unités hôtelières fermées et l’amélioration de la qualité des services au cours de dernières années.
La Tunisie peut réussir à attirer près de 16 millions de touristes à l’horizon de 2025, et qu’il est possible qu’un pays accueille un nombre des touristes qui dépasse le nombre de ses habitants, à l’instar des pays touristiques développés (la France compte 70 millions habitants et accueille plus de 88 millions de touristes).
De son côté, le vice-président de l’UTICA, Hichem Elloumi, a mis l’accent l’importance d’identifier des solutions, aux obstacles urgents que l’économie tunisienne traverse actuellement, notamment en termes de respect de l’environnement et d’amélioration de la qualité des services
Il a insisté sur l’impératif de diversifier le produit touristique, de se focaliser sur le tourisme culturel, de faire connaitre les sites archéologiques et d’attirer une nouvelle catégorie de touristes, ayant un pouvoir d’achat élevé, tout en tenant compte de la spécificité de certains marchés, tels que les marchés asiatique et du Golfe.