En octobre 2019, la Tunisie sortira officiellement de la “liste noire des pays fortement exposés au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme”. C’est en tout cas ce qu’a annoncé, vendredi 21 juin 2019, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Marouane El Abassi.
Ceci lui permettra par ricochet de sortir automatiquement de la liste européenne, a-t-il ajouté lors d’un point de presse, tenu au siège de la BCT.
Le Groupe d’action financière (GAFI) a conclu, lors d’une réunion tenue jeudi 20 juin aux Etats-Unis, explique El Abassi, que la Tunisie a accompli son plan d’action visant à lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Il précise au passage que le GAFI effectuera une visite mi-septembre prochain pour s’assurer de la mise en œuvre de ce plan.
“La Tunisie est parvenue à accomplir ce plan d’action en un temps record”, a-t-il déclaré, car un dispositif législatif et procédural a été mis en place sur une période courte de 17 mois (de décembre 2017 à avril 2019).
Il a, dans ce contexte, rappelé l’adoption par le Parlement de la loi sur le Registre national des entreprises et l’amendement de la loi relative à la lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent, outre la publication de sept décrets gouvernementaux relatifs essentiellement au registre national des entreprises et à l’interdiction du blanchiment d’argent.
“Il est impératif aujourd’hui de ne plus refaire les mêmes erreurs afin de ne plus figurer sur de telles listes”, a-t-il insisté, évoquant l’expérience que vient d’acquérir la Tunisie en matière de prévention des risques de financement du terrorisme et de blanchiment d’argent.
Interrogé sur les répercussions de la sortie de la Tunisie de cette liste noire, le gouverneur de la BCT a fait savoir que cela permettra à la Tunisie de garder la même notation accordée par Moody’s et Fitch Ratings, mettant l’accent sur la nécessité de renforcer la transparence afin d’attirer les investissements.