“Dire que la STEG est au-dessus de tout soupçon de corruption est irraisonnable et inacceptable”, a déclaré, vendredi 21 juin, le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption, Chawki Tabib.
Il a par ailleurs confirmé que des dossiers de corruption au sein de la société ont été transférés au pôle judiciaire.
Tabib, qui intervenait à une journée d’étude sur “la gouvernance et l’accès à l’information”, organisée à Tunis, a indiqué qu’exclure la STEG de la liste des structures touchées par la corruption (douane, presse..) “incarne la mentalité sectorielle qui bloque la lutte contre la corruption et empêche sa réussite”.
D’après lui, les grands investissements et les marchés publics sont, souvent, accompagnés d’infractions et de soupçons de corruption, d’autant plus que le chiffre d’affaire de la STEG, qui emploie environ 12 000 agents, est estimé à 1700 milliards.
“L’Instance nationale de lutte contre la corruption est contre la diffamation des entreprises et des personnes impliquées dans des affaires de corruption”, a tenu à souligner Tabib, relevant qu’elle travaille dans la discrétion jusqu’au parachèvement de toutes les procédures judiciaires.
Le secrétaire général de la Fédération générale de l’électricité et du gaz, Abdelkader Jelassi a démenti, toutefois, l’existence de plusieurs affaires de corruption au sein de la STEG, active depuis 57 ans, “contrairement à d’autres entreprises”.
Interrogé par la journaliste de TAP, sur l’éventuel lien entre la mauvaise gestion et l’endettement de la Société, le président directeur général de la STEG, Moncef Harrabi a répondu que les dettes de la société, estimées à 200 millions de dinars par an, depuis 2011, “ne sont pas liées à la gouvernance, mais aux difficultés financières engendrées par le non paiement des factures par les entreprises publiques et privées et aussi par les particuliers”.
En ce qui concerne le recours aux emprunts pour la réalisation de projets, le responsable a indiqué que la STEG a besoin de ces fonds pour réaliser les grands projets, dont les centrales de Radès, Sousse et Ksour Essef en vue de fournir de l’électricité aux citoyens dans toutes les régions, “élément nécessaire pour la sécurité nationale et la croissance économique”.