Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique affirme qu’il n’est pas question de passage automatique et n’a jamais été envisagée.
Dans une note d’information publiée vendredi 21 juin 2019, pour annoncer des mesures exceptionnelles relatives à l’évaluation des étudiants et au passage (système LMD et formation en ingénierie), issues du Conseil des universités qui a tenu sa réunion, jeudi 20 courant à Hammamet, le ministère précise que toutes les solutions pédagogiques et juridiques contenues dans les textes relatifs au système LMD et aux études d’ingénierie permettent l’adoption de mesures exceptionnelles autorisant le déroulement des délibérations et l’annonce des résultats en cas de disponibilité de 75% des notes.
Il s’agit, en outre, de la possibilité de réussite avec crédit en cas d’acquisition du même pourcentage (75%) et de la possibilité de se contenter des éléments d’évaluation disponibles, en l’absence de la totalité des notes d’un même module.
Ces mesures constituent “une solution acceptable”, compte tenu des circonstances exceptionnelles par lesquelles passent certains établissements universitaires, afin de garantir les intérêts des étudiants sans nuire à la crédibilité des diplômes scientifiques, explique le département de l’Enseignement supérieur.
Conformément à ces nouvelles procédures, la liste des notes obtenues par les étudiants ayant réussi lors d’un seul semestre de la session principale d’examen sera annoncée et publiée ultérieurement au même titre que le calendrier des examens des étudiants concernées par la session de contrôle après que les étudiants ont consulté leurs notes.
Les mêmes mesures d’évaluation et de passage seront appliquées à la licence et au master du système LMD.
Le Conseil a également approuvé, à titre exceptionnel, les délibérations des projets de fin d’études, sans attendre la déclaration des notes des épreuves écrites, considérant que l’adoption de ces mesures exceptionnelles, permet de clôturer l’année universitaire dans des conditions et des délais acceptables.
S’agissant de la formation en ingénierie, le Conseil a décidé d’annoncer le passage avec crédit pour les étudiants qui répondent aux conditions fixées par l’institution concernée, et ce conformément au chapitre 11 de l’ordonnance 2602 de l’année 1995, autorisant également le calcul de la moyenne générale en fonction de la moyenne de l’ensemble des matières dont les notes sont disponibles, à condition que le taux des matières en question, ne dépasse pas les 75%, de la totalité des matières requises de l’étudiant.
Le Conseil a laissé la porte ouverte à la jurisprudence face à d’éventuels cas insurmontables, dans les limites fixées par la loi, tout en préservant l’intérêt des étudiants et sans porter préjudice à la crédibilité du diplôme scientifique.
Najmeddine Jouida, coordinateur général national de l’Union des professeurs universitaires chercheurs tunisiens (IJABA), a déclaré que ces mesures exceptionnelles d’évaluation et de passage “portent préjudice à la valeur et à la crédibilité des diplômes scientifiques”.
Lors d’un point de presse tenu vendredi 21 juin 2019 au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), il a ajouté que le ministère de l’Enseignement supérieur a décidé de ne pas calculer les matières que les étudiants n’ont pas passées, même s’il s’agit de matières de base.