80% de l’innovation dans l’industrie pharmaceutique provient de la biotechnologie, a affirmé Dr. Hamadi Ayadi, président directeur général de la BiotechPole de Sidi Thabet.
S’exprimant lors d’un workshop tenu à Gammarth, samedi 22 juin 2019, sur le thème ” Biothérapie en Tunisie : réflexion et perspectives “, à l’initiative de la BiotechPole de Sidi Thabet en collaboration avec le projet “innovation développement économique régional et emploi ” (IDEE) et la coopération allemande (GIZ), Ayadi a indiqué que cette rencontre a pour objectif d’identifier les grands projets en matière de biothérapie pour la Tunisie.
L’Etat s’est engagé dans ce domaine en finançant notamment la technopole de Sidi Thabet, moyennant une enveloppe de près de 35 millions de dinars pour la production d’une chaîne de production de molécules, a-t-il précisé.
Il a évoqué l’importance d’un projet en cours, celui de l’auto greffe, qui peut épargner beaucoup de dépenses, soulignant l’importance de multiplier de tels projets pour développer notre système de santé.
Les bio-médicaments sont utilisés pour le traitement de plusieurs maladies graves (cancers, diabète…) et ont permis d’améliorer la prise en charge et la qualité de vie des patients, a-t-il ajouté.
La Tunisie importe quasiment la totalité de ses besoins en bio médicaments ce qui affecte négativement la balance des paiements du pays et aggrave le déficit du budget de la CNAM, étant donné que ces médicaments coûtent cher, a-t-il encore dit.
Dr. Ayadi a souligné par la même occasion, la nécessité de l’ouverture de l’université sur le marché de l’emploi, par l’adéquation entre le marché et les besoins professionnels.
Une plateforme de développement de production des molécules, sous forme d’un centre de recherche technologique (CRT) de transfert technologique sera installée d’ici 2020, moyennant un prêt de la banque européenne d’investissement, a-t-il annoncé.
Elle permettra de combler la lacune du passage du développement vers la production des molécules, en utilisant des technologies très avancées, et favorisera la génération d’opportunités d’emploi au profit des diplômés universitaires, a rappelé le responsable.
De son côté, Salima Krichene, directrice générale du laboratoire Pharmaderm, a affirmé qu’il est important pour les industriels en Tunisie de prendre conscience de l’importance de la biotechnologie qui commence de prendre de l’ampleur.
Evoquant la nécessité de développer les bio-médicaments, elle a souligné qu’ils ne sont plus des médicaments traditionnels issus de la chimie. Les industriels doivent faire des recherches, pense-t-elle, appelant à protéger l’industriel qui va investir dans une telle technologie et le motiver en favorisant l’industrie locale.