Le plan national de réinsertion des Tunisiens de retour de l’étranger et leur accompagnement à la création de leurs projets personnels ont été au centre du Grand Forum de la réinsertion pour les Tunisiens de retour organisé mercredi au Palais des congrès à Tunis à l’initiative du ministère des affaires sociales en partenariat avec l’office des Tunisiens à l’étranger, l’agence national de l’emploi et du travail indépendant et leurs partenaires européens, dont l’office français de l’immigration et de l’intégration.
A cette occasion, Ahlem Hammami, responsable au ministère des affaires sociales a souligné que le forum est une sorte de bilan de toutes les actions entreprises dans le cadre du projet de partenariat soutenu par l’Union Européenne pendant plus de trois ans dont essentiellement le projet pilote de réinsertion des migrants tunisiens de retour qui a concerné 91 Tunisiens revenus de France, d’Italie, d’Allemagne de Suisse et qui sont originaires de Mahdia, de Bizerte, de Jendouba et de Tunis.
L’intervenante a signalé que parmi ces migrants, certains ont déjà entamé leurs projets, d’autres sont en cours, en raison de quelques difficultés administratives.
Une feuille de route nationale du retour et de la réinsertion a été aussi élaborée en partenariat avec les différents intervenants et a pour objectifs de satisfaire tous les besoins des migrants tunisiens de retour et d’organiser au profit des journalistes des sessions de formation sur le traitement de l’information relative à la migration et à la réinsertion des Tunisiens de retour de l’étranger.
De son côté, Abderraouf Jemal, directeur général de l’observatoire national des migrations a souligné que le nombre de Tunisiens à l’étranger se situe actuellement à 1 million 400 mille dont seulement une petite partie a décidé de revenir en Tunisie, signalant l’absence de chiffres exacts sur le nombre de migrants tunisiens revenus de l’étranger.
S’agissant des transferts financiers de la diaspora tunisienne à l’étranger, le responsable a indiqué qu’ils ont atteint 4,5 milliards de dinars en 2017 ce qui représente 5% du PIB.
Pour sa part, Taoufik Ouled Ali, directeur général de l’agence nationale de l’emploi et du travail indépendant a souligné que la majorité des projets réalisés dans le cadre du projet “Lemma” ont concerné l’agriculture, le commerce et le marketing faisant remarquer que les bénéficiaires ont profité de financements allant entre 5 et 7 mille euros outre l’assistance technique.
La même source a fait savoir qu’outre les 91 bénéficiaires, environ une trentaine d’autres dossiers sont actuellement en cours d’étude.
Intervenant à cette occasion, Isabel Mohedano-Sohm Chargée de Migration, Mobilité et Asile à la délégation de l´Union Européenne en Tunisie a souligné que l’UE continuera à appuyer la Tunisie dans le cadre du programme de réinsertion des Tunisiens de retour d’Europe exposant à cette occasion, les différentes composantes du projet “Lemma” financé, depuis son lancement en 2015, à hauteur de 5 millions d’euros par l’UE.
La responsable a précisé que l’élaboration de politiques migratoires efficaces nécessite l’implication de tous les Etats européens et la coordination avec les Etats partenaires afin que la réinsertion dans les pays d’origine soit satisfaisante.
A noter que le Forum se déroule simultanément sur deux espaces, une salle de conférence pour accueillir les activités formelles dont la présentation de la Feuille de route nationale du retour et de la réinsertion, l’annonce du Dispositif national de réinsertion et la clôture et l’évaluation du projet pilote “Lemma”.
Un événement parallèle prend la forme d’un village des acteurs. Animé par Shanti, il propose en continu des témoignages humains et vidéo alternant avec des micro-débats.
Lemma est un projet de coopération technique qui engage la Tunisie et six pays européens : Belgique, France, Italie, Pologne, Portugal et Suède.
Il apporte un soutien au gouvernement tunisien dans le développement et la mise en œuvre de la politique nationale migratoire sur trois volets : migration de travail et mobilité professionnelle, mobilisation de la diaspora au service de développement, réinsertion économique et sociale des migrants de retour.
Cette dernière composante est mise en œuvre par l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII).
Elle vise à améliorer le cadre du retour pour les émigrés tunisiens qui reviennent en Tunisie, avec les autorités compétentes et la société civile active dans le champ de l’inclusion sociale.