La CONECT et son centre “ACTIONS” viennent de finaliser l’élaboration d’un programme de lutte contre la concurrence déloyale et le commerce illicite, selon le président du centre ACTIONS, Riadh Zayani, lors d’une conférence de presse tenue, à Tunis.
Elaboré en collaboration avec la World Anti-Illicit Trafficking Organization (WAITO), ce programme sera présenté au gouvernement pour une mise en œuvre dans les prochaines années, a-t-il dit.
Le président de WAITO, Pierre Delval, a précisé que ce programme est développé autour du principe de marquage d’autorité, qui peut se présenter sous différentes formes selon le produit à protéger.
“Pour qu’un tel dispositif se mette en place, le dialogue sera essentiel, afin que tout le monde puisse le comprendre et l’intégrer. Des débats institutionnel, professionnel, politique et diplomatique seront donc organisés autour de ce programme de travail. D’ailleurs, ce dernier est prêt et nous contacterons très vite, le gouvernement pour construire ensemble, les conditions nécessaires à la concrétisation de ces solutions”, a-t-il affirmé.
Delval rappelle que cette initiative part d’un constat pas du tout reluisant: “le secteur informel a dépassé plus de 50% du PIB du pays, alors que la limite est de 20% du PIB, pour ne pas déstabiliser l’économie du pays. La contrebande continue de s’insérer dans toutes les strates de la société et 70% de la population la consomment directement ou indirectement”.
Aussi, “85% des entreprises sont affaiblies par cette concurrence déloyale et 70% d’entre elles sont tentées de frauder pour survivre. Pire que tout, la mentalité des Tunisiens a changé et considère dorénavant que le seul moyen de combattre la pauvreté, l’inégalité, la concurrence déloyale, c’est de contourner les lois du pays. Selon le ministère des Finances, 1% de la population s’enrichit grâce à la criminalité et spolie l’Etat à hauteur de 3 milliards de dinars au moins, entraînant chaque année plus de 25% de pertes fiscales. Le commerce illicite est également une source de financement non contestable pour les cellules terroriste. Selon l’INC, 77% des consommateurs tunisiens préfèrent acheter des contrefaçons pour leur prix bas, sans se soucier des risques sécuritaires et sanitaires. Il est temps que cette situation s’arrête “, a t-il conclu.