Il paraît que le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a eu un malaise alors qu’il était en réunion à 9h du matin (jeudi 27 juin) avec ses conseillers.
Le chef de l’Etat a été transporté d’urgence à l’Hôpital militaire de Tunis pour y recevoir les premiers soins. Près d’une heure après et alors que le tout Tunis était sens dessus dessous après les attentats terroristes qui ont secoué la capitale -un à la Rue Charles de Gaulle et l’autre à El Gorjani devant l’Unité de lutte antiterroriste faisant un mort et 7 blessés-, Firas Guefrach, conseiller en communication de la présidence de la République, déclarait qu’il est dans un état critique. Juste après, ce même conseiller s’est rattrapé en disant que l’état de santé du président est stable.
Stable comment ? Avec un pronostic vital engagé ? Ou stable avec des perspectives d’amélioration rapide de son état de santé ?
En tout cas, l’état de Béji Caïd Essebsi semble grave voire critique.
Dans l’attente de plus amples informations sur l’Etat de santé du chef de l’Etat, Mohamed Ennaceur, président de l’Assemblée des représentants du peuple, lui aussi très fatigué depuis quelques jours, a été « convoqué » à rejoindre rapidement l’Assemblée pour une réunion d’urgence avec les présidents des blocs parlementaires.
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Des bruits de couloir prétendent que c’est pour le pousser à céder sa place à Mourou (le premier vice-président de l’Assemblée), car au cas où le président Béji Caïd Essebsi serait dans l’impossibilité d’exercer ses prérogatives, lui-même ne pourra pas assurer.
Mais que dit la Constitution dans tout ça ?
Selon l’article 83 : «En cas d’empêchement provisoire d’exercer ses fonctions, le président de la République peut déléguer ses pouvoirs au chef du gouvernement pour une période n’excédant pas trente jours, renouvelable une seule fois.
Le président de la République informe le président de l’Assemblée des représentants du peuple de la délégation provisoire de ses pouvoirs».
Article 84 : En cas de vacance provisoire de la fonction de président de la République pour des motifs qui rendent impossible la délégation de ses pouvoirs, la Cour constitutionnelle se réunit sans délai et constate la vacance provisoire, le chef du gouvernement remplace le Président de la République. La durée de la vacance provisoire ne peut excéder soixante jours.
Si la vacance provisoire excède les soixante jours ou en cas de présentation par le président de la République de sa démission écrite au président de la Cour constitutionnelle, de décès ou d’incapacité permanente ou pour tout autre motif de vacance définitive, la Cour constitutionnelle se réunit sans délai, constate la vacance définitive et en informe le Président de l’Assemblée des représentants du peuple qui est sans délai investi des fonctions de Président de la République par intérim, pour une période de quarante-cinq jours au moins et de quatre-vingt-dix jours au plus».
Seul problème avec cet article, la Tunisie ne dispose pas, à ce jour, une Cour constitutionnelle.
Article 85 : «En cas de vacance définitive, le président de la République par intérim prête le serment constitutionnel devant l’Assemblée des représentants du peuple, et le cas échéant, devant le bureau de l’Assemblée, ou devant la Cour constitutionnelle en cas de dissolution de l’Assemblée».
Enfin, l’article 86 stipule : «Au cours de la vacance provisoire ou définitive, le président de la République par intérim exerce les fonctions présidentielles. Il ne peut prendre l’initiative d’une révision de la Constitution, recourir au référendum ou dissoudre l’Assemblée des représentants du peuple.
Au cours de la période d’intérim présidentiel, il est procédé à l’élection d’un nouveau président pour un mandat présidentiel entier, il ne peut également être présenté de motion de censure contre le gouvernement».
Espérons toutefois que nous ne sommes pas là encore. Ceci étant, permettons-nous de rappeler la confusion qu’il y a eu un certain 14 janvier 2011… entre Mohamed Ghannouchi et Mbazaa, alors respectivement Premier ministre et président de l’Assemblée nationale, pour la succession de Ben Ali.
Beaucoup d’informations circulent sans que nous puissions distinguer le vrai du faux.
Un climat délétère qui met à cran tous les Tunisiens et nourrit nombre d’incertitudes quant à l’évolution des choses pour les jours à venir.
La Tunisie n’est pas au meilleur de sa forme et ce n’est certainement pas à cause des attentats terroristes.
Dans l’attente de plus de clarté, croisons les doigts et prions pour la Tunisie.
A.B.A