La GIZ assiste la Tunisie en matière de décentralisation, de développement des régions défavorisées de l’arrière-pays et soutient la création de structures régionales.
Dans l’exposé des motifs, la GIZ fait le diagnostic suivant : « la Tunisie est marquée par d’énormes écarts en matière de développement régional. Dirigé pendant des décennies par l’État central, le développement régional a largement défavorisé les régions de l’intérieur. La planification est passée à côté des besoins de la population et n’a pas suffisamment mis en valeur le potentiel des gouvernorats. La mise en œuvre des mesures a souvent tardé.
Si la décentralisation est inscrite dans la nouvelle Constitution, les régions ne disposent guère de possibilités de participer aux processus décisionnels et leurs marges de décision sont restreintes ».
L’agence ajoute que, depuis 2015, une démarche régionale de développement est engagée, relevant toutefois que sa mise en œuvre s’est heurtée à l’absence des financements nécessaires et à la disponibilité des compétences organisationnelles et techniques requises ou même d’une expérience suffisante en gestion pour pouvoir mettre correctement en œuvre les nouveaux plans.
Ce qui a manqué surtout, note la GIZ, ce sont les compétences pour impliquer le public local, les groupes de la société civile ou le secteur privé local dans les processus de développement. Les nouvelles approches participatives de développement régional intégré n’ont donc pas été ancrées dans les gouvernorats.
Pour y remédier, la GIZ s’est associée à de nouvelles approches participatives de développement régional et à la réalisation d’une soixantaine de projets dans 8 gouvernorats : Béja, Jendouba, Médenine, Kasserine, Kairouan, Le Kef, Sidi Bouzid et Siliana.
L’initiative promeut dans lesdits gouvernorats la participation politique et un développement démocratique à la base. Elle renforce la confiance de la population locale dans l’État et l’administration publique. Cela réduira à long terme le potentiel de conflit existant.
En même temps, la mise en œuvre de projets de développement efficaces est à même de contribuer à stabiliser la situation économique dans les 8 gouvernorats et à y améliorer directement les conditions de vie de la population.
Le projet fait partie de l’Initiative spéciale du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) pour la stabilisation et le développement en Afrique du Nord et au Proche-Orient.
Les projets de cette initiative devraient créer des perspectives sociales et économiques pour les populations de la région.
Dans ce cadre, plus de 300 millions d’euros supplémentaires ont été affectés à des projets mis en œuvre par la GIZ et d’autres agences d’exécution pour la période 2014-2021.
Les thèmes visés sont la promotion des jeunes et de l’emploi, la stabilisation économique, la démocratisation ainsi que la stabilisation des pays voisins. Les projets exposés dans les plans de développement concernent tous les domaines de la vie des habitants dans les régions, telles que la création d’infrastructures, la construction de routes ou d’établissements d’enseignement, la promotion de l’agriculture et de l’industrie et l’amélioration du système de santé.
En coopération avec les directions régionales des 8 gouvernorats, les premiers projets ont été identifiés dans les domaines de la santé et de l’éducation. D’autres secteurs seront inclus dans un deuxième temps. Les projets prévus comprennent la construction et la restauration de 16 centres de santé de base ainsi que d’un centre de mammographie et d’un établissement de réhabilitation pour les personnes handicapées physiquement.
En outre, il est prévu d’acheter des appareils médicaux, tels que des électrocardiographes, des fauteuils de dentiste ainsi qu’une ambulance. 17 écoles primaires en milieu rural seront réhabilitées. Dans ces écoles, les sanitaires seront modernisés, les salles de classe remises en état, les terrains de sport et les cours d’école réaménagées.
Parmi les 17 écoles aménagées, 8 recevront des nouvelles cantines scolaires. 50 cantines scolaires ont déjà été équipées de réfrigérateurs afin de garantir la qualité des aliments, même par des températures élevées. Ainsi, les enfants peuvent bénéficier de meilleurs repas.
Quant aux projets de développement régional retenus, 9 soutiennent particulièrement les femmes.
Parallèlement, la GIZ s’est employée à sensibiliser, au travers de sessions de formations qu’elle a financées, les employés de structures publiques à la maintenance des biens publics. Des cycles de formation ont été organisés à Sidi Bouzid, au Kef, à Siliana et à Béja.
Le principe étant : une maintenance efficace permettra une utilisation plus longue des bâtiments d’utilité publique comme les hôpitaux et les écoles, au bénéfice des Tunisiens.
Mieux, une maintenance régulière et préventive est primordiale pour éviter une dégradation accélérée des biens publics, comme les écoles rurales, ou encore le matériel médical au sein des hôpitaux. Un manque de maintenance entraîne aussi des coûts élevés à long terme, sous forme de réparations ou rénovations onéreuses.
Pour pérenniser le savoir-faire acquis au cours de ces sessions de formation, la GIZ, pragmatique et efficace, a tout prévu. Elle a élaboré, à l’intention des apprenants, un manuel de gestion de la maintenance des biens publics avec pour finalité, ancrer la maintenance dans la culture des employés du secteur public.