Le secteur textile a causé des dommages importants à l’écosystème à Monastir, premier producteur de jeans en Tunisie avec environ 9 millions de pièces par an. C’est ce que révèle une étude du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES).
“Cette situation a entraîné la dégradation de l’environnement du milieu récepteur dans les oueds et la mer, en particulier au niveau de la baie de Monastir, et de l’oued Hamdoun et la Sebkha de Moknine”, affirme l’étude publiée fin mai.
Ainsi, malgré la loi, la plupart de industries de la région déversent leurs eaux usées dans ces milieux, accuse l’étude, pointant du doigt l’absence “du rôle des institutions environnementales telles que l’Agence nationale de la protection de l’environnement (ANPE), l’Agence de protection et d’aménagement du littoral (APAL) et l’Office national de l’assainissement (ONAS) dans le contrôle des eaux industrielles polluées”.
Pour le FTDES, “cette situation est causée par un manque de contrôle sur l’ONAS et les sociétés polluantes ainsi que par l’impunité des industriels. De plus, les eaux polluées affectent l’activité économique des petits pécheurs (pêche côtière), et les victimes de la pollution sont principalement les couches sociales les plus vulnérables qui n’ont ni le matériel ni les moyens politiques pour faire face à cette pollution”, lit-on dans cette étude.
L’utilisation d’eaux souterraines non contrôlées et d’eau potable dans le processus de délavage par la dizaine d’entreprises de la région requièrent 550 000 mètres cubes d’eau par an, ce qui illustre encore l’exploitation excessive de l’eau dans cette région où les coupures d’eau sont fréquentes aussi bien pour la consommation des ménages que pour l’irrigation.
En dépit des restrictions de la loi sur les forages de puits, des sociétés qui exploitent des puits dans une zone rouge, notamment “deux sociétés exploitant 13 et 5 puits chacune”, toujours d’après cette étude.