La GIZ apporte à la Tunisie une logistique en matière de développement durable et d’internationalisation des entreprises tunisiennes.
Voici comment la GIZ justifie cet apport: Pour pouvoir préserver la paix sociale dans cette jeune démocratie et endiguer les mouvements migratoires, la Tunisie a besoin de stabilité et de croissance.
Le défi consiste donc pour le pays à créer plus d’emplois et d’entreprises compétitives. Le marché intérieur est restreint, si bien que la croissance économique est directement liée aux exportations de biens et services.
Les trois quarts des entreprises exportatrices appartiennent à trois seulement secteurs : textile et maroquinerie, agroalimentaire et électronique. Pour la plupart d’entre eux, les principaux produits d’exportation n’ont pas changé depuis plus de vingt ans, ce qui s’explique notamment par une forte orientation vers le marché européen.
Pour pallier cette concentration sur l’Europe, la GIZ encourage les entreprises tunisiennes à se tourner vers l’Afrique. A ce propos, elle estime que, en dépit du fait que de nombreux pays d’Afrique subsaharienne enregistrent des taux de croissance très élevés dans le monde, seulement 5% environ des exportations tunisiennes sont destinées au continent africain.
Aider les entreprises tunisiennes à s’internationaliser
A cette fin, la GIZ a aidé, en avril 2019, trois pools tunisiens composés de 37 entreprises exportatrices opérant dans l’agroalimentaire, la santé, le bâtiment et les travaux publics (BTP) à écouler leurs produits en Afrique subsaharienne.
L’objectif recherché est de créer la richesse et de fournir la main-d’œuvre en vue de booster l’économie tunisienne, selon Tobias Seiberlich, coordinateur des consortiums d’exportation au sein de la GIZ.
Les cinq marchés ciblés sont la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo (RDC), le Cameroun, le Kenya et le Nigeria.
Quant aux consortiums bénéficiaires, le premier, Taste Tunisia est spécialisé dans l’industrie agroalimentaire (11 fabricants de pâtes alimentaires), le second, opérant dans la santé (16 sociétés dont l’Université Mahmoud El Matri, et les laboratoires Cytopharma…), et le troisième, ”Tunisia Building Partners“, opère dans la construction (10 sociétés).
Le financement de l’assistance apportée à ces consortiums par l’Agence allemande de la coopération internationale en Tunisie (GIZ) s’inscrit dans le cadre du projet de promotion des activités d’export créatrices d’emplois vers de nouveaux marchés africains (PEMA).
«Le projet PEMA vise à soutenir le potentiel de ces groupements sectoriels et à développer les offres des entreprises publiques et privées pour promouvoir l’exportation vers l’Afrique subsaharienne», a déclaré Christina Rosendahl, cheffe du projet PEMA à la GIZ.
Selon, Omar El Béhi, ministre tunisien du Commerce, les exportations tunisiennes sur le continent africain demeurent faibles et ne représentent que 2,7% de ses échanges extérieurs.
Rappelons que la Tunisie a adhéré aux trois principaux groupements de libre-échange africains, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en tant que membre observateur depuis 2017, au Marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa) en tant que membre adhérent depuis 2018, et à la Zone le libre-échange continentale (ZLEC) dont elle a ratifié la convention en 2018.
Cela pour dire qu’une telle initiative tombe à point nommé car la ZLEC devrait entrer en vigueur au mois de juillet 2019.
Développement durable
Vient ensuite le développement durable. La GIZ soutient la Tunisie dans la gestion durable des ressources naturelles. Les ressources vitales comme l’eau, les terres agricoles et les forêts sont gravement menacées par la surexploitation et le changement climatique, estime la GIZ.
Pour l’Agence allemande, «jusqu’ici la faible compétitivité des produits agricoles est un frein important pour le secteur agricole, qui est pourtant essentiel pour la Tunisie. La GIZ apporte son soutien à l’élaboration d’une stratégie nationale sur l’agriculture durable et appuie la promotion des chaînes de valeur sélectionnées. Ceci stimule la création de revenus et d’emplois supplémentaires dans les régions défavorisées du pays.
En même temps, les régions du centre et du sud de la Tunisie souffrent particulièrement de pénuries d’eau. L’agriculture, l’industrie et les ménages privés sont concurrents dans l’utilisation de cette ressource. En appuyant une gestion intégrée des ressources en eau, la GIZ soutient la planification participative et l’exploitation responsable des ressources limitées. Elle joue ici un rôle d’intermédiaire entre les citoyens, l’administration publique et le secteur privé.
En mai 2019, la GIZ s’est associée avec la FAO pour encourager les exploitants agricoles tunisiens à utiliser le potentiel de l’énergie solaire pour l’irrigation, tout en s’assurant d’une gestion responsable et efficiente des ressources en eau. Cela se fait dans le cadre d’un concept d’intégration : Le Nexus Eau-Energie-Alimentation.