Le changement de couleur de la mer à Sidi Mansour (gouvernorat de Sfax) survenu, récemment, résulte d’un phénomène naturel qui n’est pas exclusif à la Tunisie, déclare à l’agence TAP Amel Hamza Chafaï, enseignante chercheuse en sciences biologiques à l’Université de Sfax et experte en sciences marines. Elle précise toutefois que ce phénomène peut être exacerbé par les activités humaines.
Ce qui s’est produit à Sfax est dû, selon elle, à la prolifération d’un organisme unicellulaire nommé ‘’Alexandrium minutum’. C’est un type d’algue microscopique toxique, dont les cellules se multiplient par millions au litre d’eau, sous l’effet de la chaleur conjuguée à la lumière et à la pollution.
A noter que les résultats préliminaires des analyses effectuées par l’Institut national des sciences et technologies de la mer ont confirmé ce phénomène attribué à la prolifération d’algues microscopiques provoquant une baisse d’oxygène qui entraîne l’extinction d’organismes marins.
Le phénomène de changement de couleur de la mer, à Sidi Mansour, qui a viré au rouge, accompagné de la mort de poissons et d’odeur désagréable, a suscité la colère des marins-pêcheurs et enflammé la toile par des posts notamment d’activistes de la société civile qui pointent du doigt l’Office national de l’assainissement. Lequel est suspecté de déverser à la mer les eaux traitées, ce qui dérègle l’équilibre de l’écosystème marin. Chose que l’ONAS dément catégoriquement.
D’autres causes possibles sont également évoquées, notamment l’aménagement du port de Sidi Mansour et son impact négatif sur les mouvements de marée et des courants marins.
Pour sa part, l’Institut national des sciences et technologies de la mer poursuit les analyses afin d’établir un diagnostic définitif.
Pour remédier à cette situation, la chercheuse Amel Hamza Chafaï insiste sur la nécessité de surveiller en permanence le milieu marin et de prévenir tous rejets de polluants.