Signature de la convention de financement du projet ELIFE, porté par la Fondation Tunisie pour le Développement et cofinancé par l’Agence Française de Développement (AFD). Le projet a ouvert son premier centre à Siliana fin juin pour 250 jeunes diplômés en situation de chômage. Après 12 mois d’une formation pratique innovante sur le plan pédagogique et complémentaire à leur formation initiale dans un Institut Supérieur d’Etudes Technologiques (ISET), ces jeunes seront dotés de compétences recherchées par les entreprises du secteur du numérique. Le dispositif pourra accueillir à terme 5000 jeunes par an dans 10 centres situés dans des chefs-lieux de gouvernorats de l’intérieur.
Le 3 juillet 2019, la Fondation Tunisie pour le Développement, représentée par son Président, M Badreddine Ouali, et l’Agence Française de Développement, représentée par le Directeur adjoint de l’agence en Tunisie, M. Jérémie Daussin Charpantier, ont signé une convention de subvention d’un montant de 2,9 M € pour la mise en œuvre du projet Elife.
Ce projet va permettre la création et l’animation de 10 centres de technologie, de formation et de culture dans les régions de l’intérieur où seront mis en œuvre des parcours pédagogiques pour améliorer l’employabilité des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur dans le domaine du numérique.
Le secteur numérique en Tunisie est en effet marqué par une situation paradoxale : il s’agit d’un secteur à fort potentiel de développement mais beaucoup d’entreprises sont freinées par la difficulté à recruter des techniciens supérieur opérationnels ce qui se traduit chaque année par plusieurs milliers d’offres d’emplois non pourvues. Dans le même temps, les diplômés du supérieur peinent à trouver un emploi. Pour éclairer ce paradoxe, tous les diagnostics convergent : si les jeunes de niveau bac +3 ont un solide socle théorique au sortir de leurs études, ils sont pénalisés par leur niveau de langue et manquent de mise en situations professionnelles. Ce décalage est d’autant plus grand dans les régions de l’intérieur où l’écosystème entrepreneurial en général et numérique en particulier est peu développé et les occasions rares pour les jeunes de se confronter aux exigences du secteur privé.
Le projet ELIFE, mis en œuvre par la Fondation Tunisie pour le Développement en partenariat avec l’université ESPRIT pour la conception pédagogique des formations et l’association TACT qui regroupe plusieurs entreprises leaders du numérique dans le pays a précisément pour but de s’attaquer à ce défi. Il a pour objectif de faciliter le recrutement des jeunes diplômés du numérique, en particulier dans les gouvernorats présentant un taux de chômage élevé, en leur proposant un parcours de formation innovant, en prise avec les besoins du secteur afin de renforcer leur employabilité et d’aider leur insertion économique et sociale. Au-delà du cycle de formation, les centres seront des lieux de culture, d’échanges et d’accès facilité aux nouvelles technologies.
Les jeunes de ces régions qui souhaitent accéder à cette opportunité de formation devront justifier d’un diplôme de l’ISET ou équivalent dans le domaine du numérique et être inscrits sur les registres de l’ANETI afin de pouvoir valider leur inscription dans l’un des centres. Après des tests de sélection, ils pourront y recevoir une formation gratuite de 12 mois, grâce à l’appui du Fonds national de l’emploi, dans l’une des spécialités proposées :
- Développement logiciel ;
- Business Intelligence ;
- Informatique embarquée.
Ces 12 mois de formation comprennent également un renforcement en langues et techniques de communication, de programmation informatique et une période de professionnalisation de six mois basée sur des projets pratiques proposés et encadrés par les entreprises partenaires du programme. La formation ELIFE va par ailleurs bénéficier de l’expertise du groupement d’intérêt public français la Grande Ecole du Numérique afin de renforcer les effets du projet sur l’employabilité des jeunes, en particulier dans la phase de professionnalisation du programme.
Le premier centre ELIFE a ouvert ses portes à Siliana le 24 juin pour accueillir 250 apprenants au total. Un deuxième centre devrait commencer ses activités avant fin 2019 à Beja. D’ici quatre ans, huit autres centres Elife sont programmés dans des régions de l’intérieur de la Tunisie : Le Kef, Jendouba, Kasserine, Sidi Bouzid, Kairouan, Médenine, Gabès et Tozeur.
L’AFD financera à hauteur de 2,9 millions d’euros, sous forme de subvention, l’acquisition de la totalité des investissements informatiques des dix centres ELIFE. Cet appui s’inscrit dans le cadre des annonces faites par le Président de la République française à l’occasion de sa visite d’Etat début 2018, portant sur le soutien de la France à la jeunesse, l’entrepreneuriat et la création d’emploi, notamment dans le numérique, en Tunisie.
A propos de l’Agence Française de Développement (AFD)
Institution financière publique et solidaire, l’AFD est l’acteur central de la politique de développement de la France. Elle s’engage sur des projets qui améliorent concrètement le quotidien des populations, dans les pays en développement, émergents et l’Outre-mer.
Intervenant dans de nombreux secteurs – énergie, santé, biodiversité, eau, numérique, formation-, l’AFD accompagne la transition vers un monde plus sûr, plus juste et plus durable, un monde en commun. Son action s’inscrit pleinement dans le cadre des objectifs de développement durable (ODD). Nos équipes sont engagées dans plus de 4 000 projets à fort impact social et environnemental dans les Outre-mer français et 115 pays. En 2018, l’AFD a engagé 11,4 milliards d’euros au financement de ces projets.
A propos de la Fondation Tunisie pour le Développement
Organisation à but non lucratif, La fondation a pour but de promouvoir et d’accompagner le développement économique et social de la Tunisie, par des actions directes ou en partenariat. Elle privilégie, aussi, les opérations destinées à favoriser l’emploi des jeunes, à corriger les déséquilibres régionaux, à assurer l’égalité entre les hommes et les femmes, ainsi qu’à promouvoir la santé et la culture.