Dans un communiqué commun rendu public jeudi 11 juillet 2019 à l’occasion de la Journée mondiale de la population, 21 associations tunisiennes de défense des droits et des libertés individuelles ont dénoncé le désengagement de l’Etat tunisien en matière de prestations de santé reproductive et sexuelle.
Lesdites associations font état de la dégradation de l’accès aux services de santé sexuelle et de la reproduction (SSR), notamment ceux relatifs à l’accès des femmes, des adolescents et des jeunes à l’information et aux services de SSR.
Car, les résultats de la dernière étude par grappes à indicateurs multiples (MICS 6) publiée le 25 juin 2019 par l’Institut national de la statistique (INS) montrent que le taux de couverture contraceptive est passé, en l’espace de 6 ans (entre 2012 et 2018), de 62,5% à 50,7%.
“Le taux des besoins satisfaits en matière de contraception a également diminué, passant de 90% à 71,9% durant la même période, selon le communiqué.
A cet effet, les associations signataires ont appelé les institutions concernées à réagir immédiatement en assurant les ressources financières et humaines nécessaires en matière de santé reproductive et de sécurité des moyens contraceptifs, et de contrecarrer de façon ferme et effective les campagnes de désinformation et les discours moralisateurs.
Ces associations estiment que le droit d’accès à des services de qualité et de proximité en matière de santé sexuelle et de reproduction est un droit humain à part entière. Elle précisent que toute personne doit avoir la possibilité de bénéficier pleinement de ce droit.
Elles dénoncent la connivence entre des politiques néo-libérales de plus en plus marquées) et la montée d’un conservatisme religieux qui entrave le droit des personnes -notamment les plus vulnérables dont les femmes et les jeunes dans le milieu rural et urbain- à accéder à une santé reproductive et sexuelle.
Parmi les 21 associations signataires figurent l’Association tunisiennes des femmes démocrates (ATFD), l’association “bayti”, et l’Association tunisienne de la santé reproductive, l’Association intersection pour les droits et les libertés (AIDL), l’Association tunisienne de prévention positive (ATP+), l’Association Chouf, l’Association tunisienne de défense du droit à la santé (ATDDS) et la Ligue tunisienne de droits de l’Homme (LTDH).