L’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) dénonce les récentes déclarations de l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) à Tunis, Patrice Bergamini, dans une interview qu’il a accordée au journal français “Le Monde” le 9 juillet 2019.
Etant le représentant du secteur privé organisé, l’UTICA fustige, dans un communiqué rendu public samedi 13 juillet, “l’ingérence de l’ambassadeur dans les affaires politiques et économiques nationales, suite à son échec criant dans le dossier de l’ALECA et à deux mois des élections, ce qui nourrit les interrogations quant à l’agenda de l’Union européenne”.
L’organisation patronale considère que “ces déclarations nuisent fortement à la Tunisie, à son peuple, à ses institutions et organisations, ainsi qu’à son secteur privé organisé qui a fait preuve de résilience et de solidité durant les dernières années, malgré une conjoncture régionale et internationale difficile et la situation difficile qui prévaut en Libye dans laquelle l’Europe assume une part de responsabilité”.
L’UTICA indique également “qu’elle “ne tolère pas que le patriotisme et la crédibilité des acteurs économiques tunisiens et des groupes économiques familiaux, qui constituent une composante essentielle du tissu économique national, comme partout dans le monde, soient mis en doute”.
La centrale patronale souligne, par ailleurs, que “plusieurs données présentées par l’ambassadeur européen au sujet de certains dossiers économiques notamment ceux de l’huile d’olive, de l’ALECA ou de la migration des cerveaux sont erronées et trompeuses”.
L’UTICA ajoute que les secteurs concernés par ces dossiers présenteront, au cours des prochains jours, toutes les données et les détails pour réfuter ces allégations.
Le président de l’organisation patronale dénonce “le langage d’exagération” dans l’interview de l’ambassadeur européen au sujet de l’assistance financière présentée par l’UE à la Tunisie dans le cadre de programmes de coopération.
L’UTICA affirme, en outre, que les déclarations du diplomate de l’UE sont inappropriées pour le niveau des relations entre la Tunisie et son premier partenaire, et que le secteur privé continuera à jouer son rôle national et sera au service de l’économie nationale et de l’intérêt suprême de la Tunisie.
A noter que Patrice Bergamini a déclaré dans cette interview au quotidien “Le Monde” que l’économie tunisienne est dominée par des lobbies de certaines familles, qui œuvrent à servir leurs intérêts personnels et à empêcher l’émergence de nouveaux acteurs économiques.
Il a expliqué que ces parties luttent contre toutes les tentatives visant à ancrer la transparence, la concurrence loyale et la gouvernance dans le secteur économique.
Bergamini estime nécessaire de redistribuer les richesses tunisiennes et d’aider la classe moyenne.