La Réserve fédérale américaine (FED) envisagerait une baisse de son taux directeur, selon les propos de son président, Jérôme Powel, rapportés par plusieurs médias internationaux.
Toutefois, “cette éventuelle baisse n’aura pas un impact positif sur la dette tunisienne libellée en dollar américain, tant qu’elle n’est pas transmise aux taux longs”, estime l’économiste Moez Labidi, dans une déclaration à l’agence TAP.
Et d’expliquer “lorsque la Tunisie s’endette en dollar, le taux d’intérêt de référence appliqué à l’emprunt, est celui à long terme. Or la baisse attendue est celle à court terme. Un impact positif sur la dette tunisienne reste conditionné à la transmission de cette baisse, aux taux longs américains (taux sur les bons de trésor américains)”.
“Si la baisse du taux directeur se traduit par une baisse des taux longs, elle pourrait alors, avoir un effet positif sur la dette tunisienne ou sur les prochaines sorties en dollar, du pays. Or, cette transmission est loin d’être mécanique, compte tenu du poids des bons de Trésor américains détenus par les banques centrales asiatiques. Rappelons, toutefois, que l’essentiel de la dette tunisienne est en euro”, a-t-il encore précisé.
“Sur le marché des devises, la baisse du taux directeur américain va rendre les placements en dollars, à l’échelle internationale, moins attractifs par rapport aux autres devises. Du coup, le dollar peut enregistrer une certaine baisse par rapport à l’euro sur le marché de change. On pourrait ainsi, ressentir une certaine amélioration du dinar, par rapport au dollar. Dans le cas ou cette baisse impacte d’une façon significative, le taux sur le marché de change, il faut s’attendre aussi, à ce qu’elle permette d’alléger la facture des importations de matières premières dont la majorité est indexée en dollars (céréales, pétrole …. ), ce qui aura probablement, un effet positif sur la balance commerciale et sur le budget de l’Etat (baisse de la part consacrée à la compensation)”.
“Cependant, les effets positifs escomptés demeurent précaires et passagers car l’assouplissement monétaire attendu n’est qu’une pause dans un cycle de resserrement lancé depuis quelques années par la FED. Les autorités tunisiennes gagneraient à miser plutôt sur l’amélioration des fondamentaux économiques pour espérer une réelle amélioration de l’économie”, a-t-il conclu.