L’Amicale des anciens du cycle supérieur de l’Ecole nationale d’administration (ENA) a organisé, dans la soirée de mardi 23 juillet, à l’occasion de la célébration du 62e anniversaire de la proclamation de la République, un débat sur le thème “Le régime républicain tunisien: de la première République à la deuxième République”.
Hédi Baccouche, un des anciens ministres de la deuxième République, a présenté son témoignage sur le passage du règne des Beys à la proclamation de la République et ses péripéties à cette époque de l’histoire contemporaine de la Tunisie.
L’ancien ministre de la Justice, Hafedh Ben Salah, de son côté, a donné une conférence sur les fondements constitutionnels et juridiques de l’établissement de la République en Tunisie, en plus de l’interprétation de la nature de la République tunisienne et de ses phases de développement.
L’historien Abdelatif Hanachi a indiqué dans une déclaration à la presse que “l’idée d’établir la République en Tunisie était une idée non urgente, car elle ne figurait pas dans les revendications du Mouvement national au moment de sa fondation en 1912”.
“Même l’ancien président Habib Bourguiba ne la revendiquait pas jusqu’à 1957 “, a-t-il souligné, notant que Bourguiba a profité de la période de transformations à l’intérieur de la Tunisie et dans ses environs immédiats pour présenter l’idée, qui a été approuvée par l’Assemblée constituante à une écrasante majorité.
Dans le même contexte, il a expliqué qu’un certain nombre de facteurs géopolitiques et culturels, représenté par l’adhésion des élites tunisiennes aux développements en Europe, ont contribué à l’émergence de l’idée de la création de la République.
Il a souligné que le mouvement de réforme tunisien, depuis l’ère de Kheireddine Pacha, comprenait l’idée du développement de la République, mais ne l’a pas revendiquée, étant donné le soutien du régime monarchique des beys au mouvement national tunisien.
“L’idée d’établir la République dans le monde arabe est une idée récente. La première République du monde arabe a été fondée à Tripoli, en 1918, et la seconde au Maroc en 1921”, a-t-il rappelé.
De son côté, Mustapha Bahia, membre de l’Amicale des anciens du cycle supérieur de l’ENA, a indiqué que le débat organisé pour célébrer la proclamation de la République en Tunisie “avait pour objectif de discuter des étapes de la mise en place de la première république et de débattre de la deuxième république que tout le monde aspire à créer”.
Il a ajouté que l’Amicale œuvre, en organisant ce débat, à ouvrir la discussion sur les échéances et les conditions de l’établissement d’une République démocratique.
La Tunisie célèbre, le 25 juillet, l’anniversaire de la proclamation de la République, qui remonte à 1957. Le règne beylical a pris fin en Tunisie avec la proclamation de la République à la suite de la décision prise à l’unanimité par l’Assemblée nationale constituante d’abolir la monarchie et d’établir la Première République qui a pris fin avec la révolution du 17 décembre-14 janvier 2011, et l’adoption de la Constitution de 2014, qui a ouvert la voie à une nouvelle phase de l’histoire de la Tunisie, sur la voie de l’établissement de la deuxième République.