Une conjoncture économique à haut risque, avec de fortes pressions sur les équilibres macroéconomiques du pays et plus particulièrement sur les réserves en devises, un climat politique qui a tendance à noyer l’économique dans une pollution générale paralysante.Des défis dans tous les secteurs et toutes les activités, dans l’industrie textile, dans le tourisme, dans le BTP, dans la santé, dans l’industrie automobile, pour ne citer que quelques exemples brûlants nécessitant mobilisation et actions d’urgence.
Le marché de l’automobile, objet de notre premier Hors-série, ne fait pas exception, il souffre des effets du vieillissement du parc (près de 50% ont plus de 15 ans d’âge), de l’explosion des prix du neuf sous l’effet de la chute du cours du dinar (+48% par rapport à l’euro entre 2014 et 2018), de l’augmentation des droits et taxes et d’une politique restrictive sur les importations des véhicules (-20% sur un an).
L’étude du secteur de l’automobile montre qu’en dépit des difficultés conjoncturelle évidentes, il est nécessaire que le pays dispose d’une stratégie à court, moyen et long termes à même de limiter les contrecoups du “ne rien faire“ et de “l’immobilisme“. Télécharger le Hors-Série
Quelques pistes se dégagent des données statistiques, des discussions avec des responsables institutionnels (ministères de l’Industrie, du Commerce et du Transport) et des entretiens avec des responsables et acteurs du marché de l’automobile (concessionnaires et industriels).
• Soutenir le développement de l’industrie des composants automobiles qui doit faire face à moyen terme à une mutation technologique importante,
• Encourager le développement de la production de véhicules à forte valeur ajoutée avec un taux d’intégration permettant un différentiel positif au niveau de la balance commerciale. L’exemple du montage des Pickup est édifiant : plus de la moitié des nouvelles immatriculations sont fournies par la production locale.
• Mise en place d’une stratégie nationale pour le renouvellement du parc automobile qui revient cher en coût énergétique et en impact environnemental (2/3 de la pollution atmosphérique dans le Grand Tunis est due au transport).
• Révision de la législation du transport permettant d’avoir des chiffres plus précis sur le parc automobile réellement actif, ainsi qu’une réglementation plus stricte sur la circulation
de véhicules sans visite technique et polluants, notamment dans les grandes agglomérations.
• Libéralisation de la voiture populaire et réduction des droits et taxes, tout en instaurant une prime à la casse dont l’objectif est l’accélération du renouvellement du parc automobile.
• Libéralisation de l’importation des véhicules hybrides et électriques, en orientant le marché du haut de gamme vers ce type de véhicule.
• Libéralisation des importations de véhicules afin d’assurer un niveau minimum de renouvellement du parc de l’ordre de 5% par an (sa moyenne au cours des dernières
années). L’évolution actuelle des prix des voitures neuves a abouti à une autorégulation du marché de la distribution.