La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique 2019 (TICAD7), prévue du 28 au 30 août 2019 à Yokohama au Japon, constituera une occasion pour approfondir la discussion avec les autorités tunisiennes des projets de coopération tuniso-japonais. C’est ce qu’a indiqué le directeur du département de la région du Moyen-Orient et de l’Europe à l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA Tokyo), Masataka Takeshita.
Takeshita a précisé, dans une interview accordée récemment à Tokyo à l’Agence TAP qui a participé au programme d’invitation des “médias étrangers 2019” de la JICA, que la Tunisie oeuvre à consacrer la démocratie, c’est pourquoi la JICA est prête à y réaliser des projets pour contribuer à la stabilité et au développement du pays.
La Tunisie est considérée comme un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure dans le continent africain, sauf que le pays vit actuellement une transition économique, et dans ce cadre, le gouvernement tunisien veille à réaliser plusieurs réformes pour assurer la relance économique.
Le responsable donne des éclaircissements sur l’avancement de la coopération tuniso-japonaise (crédits, dons et assistance technique) avec les secteurs public et privé ainsi que sur les possibilités de coopération dans les domaines de l’environnement, de l’éducation et de la santé, en plus de la mention du retour des volontaires japonais en Tunisie avant la fin de cette année.
Ainsi, à la question de savoir si la JICA prévoit d’intensifier ses projets de coopération avec la Tunisie notamment en matière d’assistance technique, il a répondu: “La JICA prépare plusieurs projets de coopération avec la Tunisie, tels que celui de la gestion globale de la sédimentation du barrage de Sidi Salem, dont les études de faisabilité sont en cours et une fois terminées, nous choisirons entre sa réalisation dans le cadre de la coopération technique ou de la coopération financière”.
Il a ajouté que la JICA a été sollicitée par la Tunisie pour bénéficier d’une coopération financière, qui a dépêché une équipe en Tunisie pour discuter avec les autorités concernées de la faisabilité d’une telle coopération.
Cependant, “… pour ce qui est de la coopération technique, la Tunisie est appelée à conclure une convention internationale bilatérale avec le Japon afin de bénéficier de cette coopération. De notre part, une fois cette convention bilatérale conclue, nous sommes prêts à réaliser des projets de coopération technique avec la Tunisie”.
Par ailleurs, la JICA examine l’éventualité de mener des projets avec le secteur privé. Des efforts sont en cours pour inciter les entreprises japonaises à s’implanter en Tunisie, d’autant plus que seulement 18 entreprises japonaises sont installées en Tunisie, a souligné Masataka Takeshita.
Des bénévoles japonais seront de retour à partir du mois de décembre 2019, puisque le niveau de sécurité s’est amélioré, a-t-il indiqué. “L’envoi de volontaires japonais agissant dans le domaine du développement avait été interrompue à cause de l’attaque du musée du Bardo survenue en 2015 laquelle a fait plusieurs victimes parmi lesquelles des Japonais. Ces volontaires seront au service d’organismes tunisiens du secteur public et de la société civile dans divers domaines”.
Concernant un éventuel soutien de la JICA à la valorisation des déchets en Tunisie, Masataka Takeshita a assuré “a conduit plusieurs projets dans le domaine du traitement des eaux usées, ainsi que celui de l’amélioration de l’environnement des forêts, moyennant la plantation d’arbres. Et nous sommes bien conscients de l’importance de la mise en œuvre de projets de protection de l’environnement en Tunisie”.
S’il y a une demande de la part du gouvernement tunisien, notamment pour les projets de valorisation des déchets, tel que celui des 3R (réduction, réutilisation et recyclage), ce genre de projets est réalisable dans le cadre d’une coopération technique.
En matière de coopération dans l’enseignement, Masataka Takeshita a souligné que la priorité du gouvernement tunisien a été accordée au domaine de l’enseignement supérieur, d’où la mise en place par la JICA de projets dans le Technopole de Borj Cedria. Pour ce qui est de l’éducation primaire, la JICA a envoyé des bénévoles dans ce domaine et nous avons reçu des stagiaires tunisiens pour une prise de connaissance du système d’éducation au Japon.
“Notre système d’éducation est basé sur les activités spéciales. Connu sous le nom de Tokkatsu, il a pour objectif le plein épanouissement de la personnalité de l’élève et le développement de sa créativité”, explique-t-il.
A la question, la JICA compte-t-elle soutenir la Tunisie dans le système de santé?, Masataka Takeshita a répondu: “Nous menons actuellement une étude pour comprendre l’état actuel des services de la santé en Tunisie et d’après les premiers résultats, nous constatons que la qualité des services de santé en Tunisie est assez bonne par rapport à d’autres pays africains, mais quelques écarts de qualité entre les régions sont relevés, ainsi qu’un problème au niveau de la qualité de service de santé publique”.