Un groupe de chercheurs a présenté, lundi 29 juillet 2019 à Tunis, le premier cahier du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux sur les politiques migratoires de l’Union européenne dans le sud de la Méditerranée et en Tunisie.
Dans son intervention, Mohamed Limem, chercheur en politiques migratoires, a indiqué que les pays de l’UE ne respectent pas les droits relatifs à la migration puisque le visa est devenu, pour eux, un outil d’exclusion qui consacre le non respect des droits humains.
Il a, en outre présenté les principaux axes de ce premier cahier, à savoir, la mobilité, les problèmes de visa et la lutte contre la traite des personnes dans le cadre de la migration irrégulière qui a fait de la Tunisie un pont vers l’Europe.
L’intervenant a estimé que le projet de loi élaboré par le gouvernement sur le droit d’asile ne correspond pas aux normes et comporte des articles qui ne respectent pas les droits humains soulignant la nécessité de les changer.
Ce projet comporte, en effet, la création d’un conseil pour la migration irrégulière composé de représentants de la société civile et des ministères de la défense et de l’intérieur.
Dans ce contexte, Limem a souligné que la position de la société civile à l’intérieur de ce conseil doit être forte et que l’approche adoptée ne doit pas être uniquement sécuritaire.
Pour sa part, le chercheur Mehdi El Euch a évoqué les principales infractions juridiques commises par les sociétés qui octroient le visa Schengen qui imposent, selon lui, des frais supplémentaires coûteux aux demandeurs de visa dans le cadre d’une approche purement lucrative.
Le premier cahier du FTDES a aussi évoqué le sujet de la migration irrégulière dans la jurisprudence pénale tunisienne.
De son côté, le chercheur en droit Rabeh Khrayfi, a souligné l’importance d’amender la loi organisant l’entrée et la sortie des personnes du territoire tunisien et de préciser certains concepts comme la migration irrégulière et sa carte juridique.
Lors de la discussion du contenu du cahier, les participants ont mis l’accent sur l’importance de fixer des politiques migratoires claires avec l’UE soulignant que la Tunisie doit savoir traiter avec les migrants venants d’Afrique et ne doit pas seulement protéger les frontières maritimes de l’UE.