Malgré les discours, les paroles, les séminaires et autres gesticulation verbales, la Tunisie s’intéresse peu à l’Afrique à ce jour, et vice versa, l’Afrique est très faiblement présente en Tunisie, du moins sur le plan public officiel et politique.
Pour preuve, lors des funérailles du président de la République, Béji Caïd Essebsi, aucun dirigeant d’Afrique subsaharienne -président, ministre ou ambassadeur- n’était présent à Tunis. Mais il y a eu une exception: le chef de l’Etat du Niger a envoyé une lettre pour présenter ses condoléances au peuple tunisien et à la famille du président décédé; lettre publiée du reste par certains médias tunisiens, comme La Presse de Tunisie.
C’est important de le signaler, car, l’adage dit qu’on reconnaît ses vrais amis dans les moments difficiles. Alors retenons bien ce geste.
Pourquoi donc ? Pour la simple raison qu’au cours des 10 dernières années, la Tunisie politique était rarement présente en Afrique lors des moments officiels.
C’est malheureux. Nos politiciens ne sont pas intéressés par l’économie du pays, ni d’ailleurs pour son futur… ce qui est encore pire.
Pour ne prendre qu’un seul exemple, au dernier sommet de l’Union africaine à Niamey au Niger avait réuni pas moins de 22 chefs d’Etat, la Tunisie n’était représentée par un “simple” ministre. C’est trop peu pour un pays qui veut faire de l’Afrique son “marché naturel”.
Les exemples ne manquent pas: les réunion de la Banque africaine de développement, les cérémonies d’investiture des présidents élus (Sénégal, Mali, Mauritanie…).
Comme nous l’avons toujours écrit dans les colonnes de WMC, l’Afrique applique une règle d’or: la réciprocité et le respect. Il faut qu’on cesse de montrer aux Africains qu’on est supérieurs à eux.
Alors on espère que notre futur président de la République, qui sera élu en Septembre 2019, en tirera les conclusions qui s’imposent.
A bon entendeur!