Ces jours-ci, les Tunisiens ne cogitent que des appels lancés sur les réseaux sociaux pour inciter l’actuel ministre de la Défense nationale, Abdelkrim Zbidi, à se présenter à la prochaine présidentielle.
Des candidats à cette élection, comme Omar Shabou et Fayçal Tebbini, ont même déclaré qu’ils retireraient leurs candidatures si Zbidi présente la sienne.
Mieux, une pétition circulerait au Parlement pour cautionner sa candidature. C’est que la tendance commence à prendre de l’ampleur.
Gros plan sur les chances de ce commis de l’Etat, né le 25 juin 1950 à Rejiche, village rural situé à 7 km au sud de Mahdia.
Il y a deux mois, personne n’évoquait le nom d’Abdelkrim Zbidi pour la présidentielle de cette année 2019. Il ne figurait dans aucun sondage et les médias ne lui accordaient aucun intérêt ou presque.
La seule fois où une partie a osé aborder sa candidature, c’était à l’occasion de l’imbroglio créé, au mois d’avril dernier, autour de diplomates européens armés arrêtés à la frontière libyenne.
Abdelkrim Zbidi ne serait pas “le candidat de la France“
RFI (Radio France internationale) s’était attaquée, frontalement, au ministre tunisien de la Défense. Les Français lui reprocheraient d’avoir déclaré que « des armes et des munitions transportées par des Européens, dont des Français, munis de passeports diplomatiques, avaient été saisies à la frontière entre la Libye et la Tunisie, le mercredi 10 avril à Djerba, puis dimanche 14 avril à la frontière de Ras Jedir, principal point de passage entre les deux pays ».
«Sa version (celle de Zbidi) est rapidement devenue virale, tant sur les réseaux sociaux que sur les sites d’information arabophones, alimentant les accusations de soutien militaire français au maréchal Haftar», note RFI.
Et la radio française d’ajouter : «Dans un contexte interne préélectoral, l’homme (Zbidi), qui nourrit des ambitions présidentielles au scrutin prévu pour l’automne, semble se positionner comme nouvel homme providentiel capable de défendre les intérêts tunisiens au plus haut niveau et la souveraineté du pays».
Se référant à une source militaire anonyme, RFI a même prédit le limogeage incessant du ministre. «Le retour de bâton pourrait être brutal pour le ministre», a indiqué cette source rapportée par la radio.
Au-delà de cet incident, Abdelkrim Zbidi s’est fait remarquer par la dernière audience que le défunt Béji Caïd Essebsi lui avait accordée quelques jours avant de décéder.
Quand Bajbouj booste la popularité de Zbidi
Selon des informations concordantes, le défunt, qui aurait beaucoup d’estime pour Zbidi, lui aurait recommandé de prendre soin du pays.
Le ministre s’est également distingué par sa décision de faire organiser par l’armée les funérailles du regretté Bajbouj et dont le succès au double plan nation et international a été éclatant et tonitruant.
Pour mémoire, c’est lui aussi qui avait osé, en 2013, en sa qualité de ministre de la Défense à l’époque, ordonner à l’armée d’encadrer les funérailles grandioses des leaders assassinés, Chokri Belaid et Mohamed Brahmi.
Abdelkrim Zbidi a conquis également les cœurs des Tunisiens avec son coup de gueule lancé le 4 octobre 2018. Présidant la cérémonie d’hommage organisée à la base militaire de l’Aouina (à Tunis) pour les militaires tombés en martyrs au mont Chaambi suite à l’explosion d’une mine, le ministre de la Défense, très affecté par la mort de deux soldats, avait estimé que «90% des maux de la Tunisie proviennent des politiciens» et que «les querelles politiques sont les causes des crises du pays, y compris l’insécurité lors de ces 7 dernières années».
Zbidi en symbiose avec le peuple
Les dernières victimes de cette instabilité sont deux militaires tués, en l’occurrence le sergent Idriss Zouaghi et le soldat Yassine Chahbi, dit-il.
“Ces politiciens qui se vantent qu’ils ont été élus par le peuple vont devoir leur rendre des comptes un jour”, avait-il martelé, précisant toutefois que c’est son avis personnel et qu’il en assume la responsabilité.
Ce ras-le-bol, confirmé par la grande défiance des Tunisiens vis-à-vis des politiques dans les sondages, a largement contribué au renforcement de la popularité du ministre de la Défense.
Et pourquoi pas ?
Abstraction faite de ces témoignages historiques qui viennent illustrer le patriotisme, le courage et la compétence d’Abdelkrim Zbidi, il faut reconnaître qu’en cette période de transition politique où rien n’est encore décidé, et au regard de l’inexpérience des «candidats mercenaires» qui s’affairent autour de la présidence, une candidature de l’actuel ministre de la Défense est objectivement souhaitée et mérite d’être plébiscitée. Et ce pour une raison simple.
Quand on jette un regard sur la composition démographique de la Tunisie, à savoir que sur 12 millions d’habitants, plus de 5 millions sont analphabètes et illettrés, 2,5 millions d’immatures (écoliers, élèves…), un million de jeunes non encadrés selon le ministère de la Jeunesse, environ 1 million de religieux, et surtout 600 000 de sous-alimentés recensés par la FAO (chiffres de mai 2019), on ne peut, logiquement, qu’opter pour un futur président honnête et patriote.
Cela pour dire qu’Abdelkrim Zbidi, même s’il n’est pas donné favori par les sondages et même si certaines mauvaises langues parlent de la mobilisation en sa faveur de pages Facebook sponsorisées par un homme d’affaires véreux, nous pensons qu’il a tous les atouts pour être un excellent outsider à même de remporter la prochaine présidentielle et de garantir l’indépendance du pays.
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