Le rythme de la croissance économique en 2019 sera légèrement inférieur à l’année précédente, sur fond de la régression attendue de la valeur ajoutée dans le secteur agricole, après l’excellente récolte d’olive à huile enregistrée en 2018, souligne la Banque centrale de Tunisie (BCT) dans son rapport annuel pour l’exercice 2018.
“La production du secteur agricole serait en repli en 2019 après une hausse remarquable de 9,8% en 2018, à cause de la baisse importante de la production d’olive à huile (750 mille tonnes après 1,6 million de tonnes en 2018). La hausse attendue de la production céréalière (estimée à 23,3 millions de quintaux pour 20191 après 14,1 millions en 2018) devrait atténuer
quelque peu la baisse de la valeur ajoutée agricole pour l’année en cours”, explique la BCT.
Hors agriculture, l’économie continuerait à se renforcer progressivement, maintenant le taux de
croissance sur une tendance haussière graduelle, ajoute la BCT.
Elle prévoit, par ailleurs, une hausse modérée de la production industrielle, après la contreperformance de l’année précédente (impact de la chute de la production des industries automobiles dans la Zone Euro sur la production des IME en Tunisie).
“Le redressement des importations des industries off-shore, au cours du dernier trimestre 2018, laisse présager un
renforcement de la production dans les mois à venir”.
Selon le rapport de la BCT, la production des industries agroalimentaires serait en baisse sous l’effet principalement, du repli de la production oléicole et de la poursuite du ralentissement de la production des autres produits alimentaires à cause du renchérissement des coûts de production.
Les perspectives relativement faibles de la production de phosphates (climat social tendu dans les zones d’extraction, détérioration des capacités de production, pertes de parts de marché) devraient continuer à peser sur l’activité des industries chimiques.
La BCT prévoit une poursuite de la baisse de la production pétrolière, sous l’effet du déclin naturel dans les principaux champs. L’incertitude quant à l’entrée en production du champ gazier NAWARA, en 2019, est de plus en plus importante et laisse entrevoir une contribution encore négative et significative de l’ensemble du secteur “Extraction du pétrole et gaz naturel” à la croissance économique, ainsi qu’aux paiements courants, lit-on dans le rapport.
La croissance potentielle demeurera en 2019 au-dessous de 2% (aux prix constants de 2010), à cause des perspectives modérées de l’investissement réel, selon la BCT.