Le président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), Nabil Baffoun, a précisé que la loi n’empêche aucune personne d’exercer son droit d’éligibilité tant qu’elle ne fait pas l’objet d’une décision de justice.

Baffoun a fait cette mise au point suite aux critiques adressées à l’ISIE relatives à la profusion de candidatures non sérieuses, ajoutant qu’il s’agit d’un “choix législatif” adopté depuis la promulgation du code électoral.

Il a précisé que l’Instance ne peut pas “juger les intentions”, et que la loi permet au candidat de compléter son dossier avant la fin du dépôt des candidatures.

D’ailleurs, il a saisi cette occasion pour aborder la question des affaires intentées depuis l’élection présidentielle de 2014 pour suspicion de financement étranger, affirmant cependant qu’aucune décision de justice n’a été rendue dans ce sens.

C’est pour cette raison que le président de l’ISIE recommande de repenser les conditions d’éligibilité qui, selon lui, restent du ressort du Parlement.

Il s’exprimait en conférence de presse mercredi pour l’annonce de la liste préliminaires des candidats à la présidentielle.

A noter que 26 candidats dont deux femmes ont été retenus, contre 71 dossiers rejetés (62 hommes et 9 femmes) pour absence de parrainages et de garanties financières.

De son côté, Hassna Ben Slimane, membre de l’ISIE, a indiqué qu’aucun candidat ne peut se retirer de la course avant la proclamation de la liste définitive prévue le 31 août 2019 maximum.

Par ailleurs, Nabil Baffoun souligne que l’ISIE souhaite une campagne électorale “propre”, assurant que l’Instance électorale supervisera de près la participation des ministres du gouvernement en place aux élections, tout en mettant l’accent sur l’impératif de faire une ligne de démarcation entre candidater à l’élection présidentielle et mobiliser les moyens de l’Etat pour sa propre campagne électorale.

“L’ISIE va publier prochainement un guide spécifique à ce sujet pour permettre aux ministres candidats de connaître les spécificités de cette ligne de démarcation entre l’utilisation des appareils de l’Etat et mener une campagne légale”, a fait savoir Baffoun.

Le président de l’ISIE a également spécifié qu’il est interdit aux candidats en période de campagne électorale d’interagir avec les sondages d’opinion et leurs résultats, à travers la publication ou encore le commentaire ou de faire usage de la publicité politique.

Il est également interdit de consacrer un numéro gratuit ou un centre d’appels pour le compte d’un candidat.

De sont côté, le membre de l’ISIE, Anis Jarbouii, a indiqué que l’Instance électorale va surveiller les pages des réseaux sociaux dont notamment celles sponsorisées sur Facebook au profit de candidats. “Cette initiative vise à interdire la publicité politique, notamment à travers l’envoi d’avertissement au candidat afin que ce dernier ne transgresse pas la loi. En cas où ce dernier ne se plie pas à la loi, il ne passera pas au deuxième tour”, a-t-il ajouté.