Le Conseil consultatif à l’égalité femme-homme du Groupe des Sept (G7) a émis, dans son rapport publié mercredi 21 août, une série de recommandations visant la concrétisation de l’égalité entre les deux sexes et la promotion de l’autonomisation économique de la femme.
Publié sur le site officiel de la présidence de la République française, le rapport du Conseil consultatif du G7 appelle les dirigeants du monde à s’appuyer sur les recommandations qui y sont formulées, dont notamment la mise en place des cadres juridiques de nature à réaliser la pleine égalité entre hommes et femmes, éliminer la violence basée sur le genre, garantir le droit à l’éducation et à la santé de manière équitable, promouvoir l’autonomisation économique des femmes, abolir toutes les mesures discriminatoires à leur égard, et la mise à disposition des financements nécessaires à l’exécution des lois.
Le Conseil du G7 loue les droits et libertés énoncées dans la Constitution tunisienne de 2014, qui prône l’égalité entre les sexes. Il note également la ratification par la Tunisie de plusieurs conventions internationales en la matière, dont celles relatives à la lutte contre de la violence faite aux femmes, la violence domestique, le viol et autres crimes.
Le rapport du G7 se félicite en outre de l’article 46 de la Constitution tunisienne stipulant l’engagement de l’Etat à protéger les droits et acquis des femmes et à œuvrer pour les soutenir et les développer, et à garantir l’égalité des chances entre les hommes et les femmes à assumer diverses responsabilités et dans tous les domaines. Le Conseil estime même que la Constitution tunisienne va plus loin que celles de nombreuses démocraties.
Il a souligné qu’à travers l’engagement de l’Etat tunisien à œuvrer pour la réalisation de l’égalité homme-femme au sein des conseils élus, a permis d’atteindre une plus grande représentativité des femmes au Parlement tunisien avec un taux de 31%, un taux de représentativité qui dépasse les ratios enregistrés dans les structures législatives aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et au Canada par exemple.
Pour sa part, Bochra Belhaj Hmida, membre du Conseil consultatif à l’égalité au sein du G7, interrogée par la TAP, explique que le rapport incluait de nombreuses expériences internationales réussies en matière d’égalité entre hommes et femmes, similaires à l’expérience tunisienne, notamment au niveau des droits et libertés inscrits dans la Constitution de 2014, ajoutant que “ceci est une reconnaissance de l’existence d’une volonté politique en Tunisie pour défendre le principe de l’égalité”.
Selon Belhaj Hmida, les recommandations émanant du Conseil consultatif du G7 n’ont pas formulées par ces pays développés, mais découlent des diverses expériences internationales, tant dans les pays en voie de développement que dans les pays développés, afin de tirer profit des expériences réussies de différents pays en matière d’élimination de la discrimination entre hommes et femmes.
Reconnaissant les carences existantes en matière des droits de la femme en Tunisie “nécessitant un peu plus de temps pour en venir à bout”, Belhaj Hmida considère toutefois que la Tunisie “est sur la bonne voie pour atteindre la pleine égalité grâce à un arsenal juridique, véritable garant des droits de la femme”.
A noter que le Conseil consultatif pour l’égalité des sexes au sein du G7 (France, Allemagne, Italie, Japon, Angleterre, Etats-Unis, Canada) a été formé en 2018 sous la présidence du Canada. La France, qui préside le Conseil pour l’année 2019, est chargée de l’élaboration d’une charte internationale en rapport avec les droits de la femme et la lutte contre la violence et la discrimination faites aux femmes, pour le présenter aux dirigeants du G7 afin de promouvoir les lois qui concernent les femmes à travers le monde.
Lors d’une réunion du Conseil consultatif du G7 à l’égalité femme-homme du 19 février 2019, présidée par le président français Emmanuel Macron, celui-ci avait annoncé que la réalisation de l’égalité des sexes était l’un des principaux objectifs du mandat français à la tête du G7, appelant 35 militantes actives dans le domaine des droits de l’Homme à rejoindre le Conseil consultatif pour l’égalité, dont l’avocate et député Bochra Belhaj Hmida, ainsi que Wided Bouchamaoui, femme d’affaires et ancienne présidente de l’Union tunisienne de l’industrie du commerce et de l’artisanat (UTICA).