L’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) vient de rendre publics les résultats d’un sondage qu’elle a effectué auprès des Tunisiens. Si ce sondage ne fait aucune révélation, il montre cependant que les Tunisiens sont en train de changer dans leur façon de considérer le travail…
1) Si les Tunisiens devaient choisir une seule mesure prioritaire pour récréer la confiance et le développement, c’est libérer l’économie qui vient en tête avec 28%, puis la réforme de l’école et de la santé (24%), une caisse d’allocations directes aux plus démunis (20%). Ensemble, ces propositions économiques et sociales représentent 72% des réponses.
La modernisation de l’administration est choisie en 4ème position avec 12%, et le référendum sur le changement de régime en dernier avec 11%.
La mesure prioritaire de libération de l’économie comprend notamment des baisses de taxes, taux de douane, amnisties et créations de zones franches. Les réponses à cette première question démontrent la forte attente économique de nos concitoyens.
2) Quelles que soient les différentes interprétations de la constitution, l’avis de l’opinion est sans appel : le président de la République a un grand rôle à jouer pour le sauvetage économique et social du pays, il doit donc avoir un programme économique et social (70%), contre seulement 22% qui répondent non car ses prérogatives se limitent à la diplomatie et à la défense.
Ce deuxième slide, tout comme le premier, démontre l’attente économique et sociale dans notre pays.
3) Contrairement à l’état d’esprit qui a prévalu dans notre nation il y a encore quelques années, le parcours entrepreneurial devient aujourd’hui le parcours plébiscité des Tunisiennes et Tunisiens.
En effet, à la question « si vous aviez le choix, quel type d’emploi choisiriez-vous », “être patron de ma propre petite et moyenne entreprise“ est choisi en premier à hauteur de 43%, et “travailler dans l’administration ou une entreprise publique“ à hauteur de 23%. Cela est un changement de paradigme, encore plus révélateur chez les 18 à 35 ans, que l’UTICA compte soutenir en promouvant des mesures d’inclusion entrepreneuriale.
4) Le parcours entrepreneurial est même plébiscité comme ambition nationale. 78% des Tunisiens soutiennent l’ambition nationale suivante : au moins un entrepreneur dans chaque famille tunisienne d’ici 10 ans.
L’UTICA pense que l’inclusion entrepreneuriale est non seulement possible, souhaitable mais nécessaire. Elle est atteignable en libérant l’accès au marché national et étranger, notamment par une diplomatie économique active, en libérant l’accès au crédit, en permettant l’immersion sectorielle des jeunes par des stages, en réformant l’école, l’université et la formation professionnelle, et simplifiant les lois et procédures et en misant sur l’auto-entrepreneuriat. L’UTICA s’engagera notamment à développer l’essaimage, le coaching et le mentoring.
5) Le Tunisien souhaite également un choc de simplification du corpus législatif et réglementaire. 58% d’entre eux pensent que nous avons beaucoup de lois anciennes et illogiques qui nous retardent et nous empêchent d’avancer, qu’il faut donc supprimer et simplifier beaucoup de lois puis appliquer ce qui reste avec fermeté pour recréer la confiance.