Plusieurs enseignants suppléants du secondaire venus des différentes régions du pays ont observé, jeudi 5 septembre 2019, un sit-in devant le siège de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) pour revendiquer la régularisation de leur situation.
Interrogée par l’agence TAP à cette occasion, Fatma Selliti, coordinatrice régionale des enseignants suppléants à Tunis 2, a souligné que ce mouvement vise à protester contre la politique d’atermoiement adoptée par le ministère de l’Education dans la régularisation de la situation de quelque 7 500 enseignants suppléants dont un grand nombre ont bouclé une douzaine d’années d’exercice dans différents établissements d’enseignement secondaire du pays et n’ont pas été intégrés à ce jour.
Il s’agit donc d’une revendication de leur droit à l’intégration et à un emploi digne avec un salaire mensuel fixe, une couverture sociale et une fiche de paie, explique Selliti, allant jusqu’à qualifier les contrats avec le ministère de l’Education de “contrats d’esclavage”.
“Nous nous apprêtons à entamer une nouvelle année scolaire et notre situation demeure inchangée”, craint-elle.
Pour elle, le recrutement de 10% du total des enseignants suppléants demeure largement en dessous de leurs attentes puisque cela signifie que des centaines d’enseignants suppléants en exercice depuis plusieurs années continueront à rester dans des situations irrégulières. “Nous revendiquons le recrutement de tous les enseignants suppléants en activité depuis 2008 jusqu’à 2018 même de manière progressive”, a-t-elle souligné.
Pour sa part, Ahlem Ben Saad, coordinatrice régionale des enseignants suppléants à Sousse, a affirmé que depuis le mois d’octobre 2018 à ce jour elle n’a pas perçu son salaire sachant qu’elle enseigne depuis 2009.
Selon Ben Saad un grand nombre d’enseignants suppléants seraient dans la même situation, d’autres ont été payés au mois d’avril et depuis ils n’ont pas été rémunérés.
“Après le prélèvement des impôts, certains ont reçu 400 dinars, d’autres 500 dinars, on n’a pas d’identifiant unique, on refuse de nous donner une fiche de paie et on n’a pas de carnet de soin”, s’est-elle lamentée.
A noter que lors d’une conférence de presse organisée la veille de la rentrée scolaire de l’année dernière, le ministre de l’Education, Hatem Ben Salem, avait affirmé qu’à partir de l’année scolaire 2018/2019, les enseignants suppléants percevront une rémunération mensuelle brute de 750 dinars et bénéficieront d’une couverture sociale.
Maintenant est-ce le cas? Difficile à dire, mais si l’on s’en tient aux déclarations des concernés, ce n’est pas le cas, cependant il faudrait entendre l’autre partie prenante.