«Le ministère du Commerce a décidé d’importer 6 000 tonnes de pommes de terre pour réguler le marché. Les premières quantités de ce produit (3 000 tonnes) seront disponibles au début de la semaine prochaine et seront distribuées dans toutes les régions de la République».
Ce communiqué publié sur le site du ministère du Commerce et ne portant aucune date suscite nombre de questions lorsque l’on sait que la Tunisie n’a pas besoin d’importer des pommes de terre et qui plus sont avariées !
Abdelmajid Zar, président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), avait dénoncé à maintes reprises cette bavure ministérielle qui consiste à importer des quantités colossales de de pommes de terre de Turquie alors qu’elles sont contaminées et non consommables.
Le dessein du ministre du Commerce et des responsables des importations des produits agricoles est-il de mettre à mal la santé de leurs concitoyens en validant des denrées alimentaires impropres à la consommation ?
Le commentaire de Abdelaziz Halleb, président de la FEDELEC à l’UTICA illustre parfaitement cette ineptie : «Les importations ont été effectuées alors que la production locale se porte bien. De fait, la Tunisie dispose d’un stock de 50 000 tonnes (jusqu’au 31 août dernier). Le ministère du Commerce n’a accepté que 17 600 tonnes de la part des producteurs tunisiens sur un total de 40 000 tonnes afin d’appuyer les réserves de régulation. L’autorité de tutelle a refusé d’acheter les pommes de terre tunisiennes à 850 millimes le kilogramme, proposant plutôt 750 millimes. Or, elle a accepté d’en importer à 1,650 dinar le kilogramme pour la revendre à 970 millimes le kilogramme sur le marché tunisien. Si c’est vrai, voici mon commentaire : vive la Caisse générale de compensation qui fait un excellent travail au profit des consommateurs tunisiens (… qui ne paient pas leurs impôts) et pour … les producteurs étrangers. Je ne parle pas des maladies dont ces pommes de terre seraient porteuses, cela fait travailler nos hôpitaux».
A-t-on ouvert une enquête pour voir si toutes les conditions pour assurer la qualité des pommes de terre et l’absence de danger sur notre santé ont été respectées ?
Il fut un temps où les autorisations pour l’importation de tout produit destiné à la consommation étaient soumises à de telles exigences que celui auquel vient l’idée de se jouer de la santé des Tunisiens reléguait tout de suite ses intentions malsaines dans un puits sans fond !
Aujourd’hui, la question est : pour qui roulent nos responsables ? Sont-ils au service du peuple ou au service des mafias d’affaires et en premier celles très actives sur les marchés turc et égyptien ?
Dans l’attente, nos chers responsables sont en mode “les chiens aboient, la caravane passe !“
Mais jusqu’à quand et jusqu’où iront-ils ?
A.B.A