636 mouvements de protestation ont été enregistrés en août 2019 (contre 581 en août 2018), dont 97% (621) sont des mouvements collectifs et le reste (15) sont des protestations individuelles (suicides et tentatives de suicides). C’est ce que révèle le rapport du mois d’août de l’Observatoire social tunisien relevant du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES).
La crise de la soif, la pénurie en eau potable, la problématique de la maîtrise des ressources hydriques ont touché la majorité des gouvernorats du pays et spécialement les zones rurales et les zones reculées, explique le rapport.
D’après la même source, le gouvernorat de Kairouan a occupé la première position enregistrant 196 mouvements de protestation, suivi des gouvernorats de Nabeul et de Sidi Bouzid avec respectivement 69 et 67 mouvements et des gouvernorats de Gafsa et de Sfax qui ont enregistré 43 mouvements sociaux. Viennent ensuite les gouvernorats de Sousse avec 35 protestations, de Tataouine avec 31 mouvements et de Tunis avec 29 contestations.
La plupart des mouvements enregistrés au mois d’août 2019 ont été de nature instantanée puisque près de la moitié des mouvements enregistrés ont été en réaction immédiate à une problématique donnée contre 147 mouvements de nature spontanée et 150 de nature violente.
Par ailleurs, le mois d’Août 2019 a enregistré 15 actes de suicide et tentatives de suicide dont 13 sont de sexe masculin et deux de sexe féminin.
Deux cas de suicide et tentatives de suicide ont été enregistrés chez les personnes âgées de plus de 60 ans (un homme et une femme) et quatre cas parmi les enfants de moins de 20 ans, le reste des cas relevés appartiennent à la tranche d’âge comprise entre 25 et 50 ans.
Pour ce qui est de la violence, les espaces résidentiels ou habitations ont été celles qui ont connu le plus d’actes de violence durant le mois d’août 2019, selon les cas relevés par l’unité de veille de l’Observatoire Social Tunisien.
La violence dans ces espaces représente 28,33% des 62% cas de violence collective et 38% de violence individuelle. Les routes viennent en deuxième position concernant les cas de violence signalés avec 21,7%.
La troisième place est occupée par les espaces publics (13,3%), suivis par les transports en commun (6,7% des violences observées au cours du mois d’Août). Viennent ensuite les espaces de travail et de santé avec 5%, suivis des espaces touristiques, éducatifs et administratifs de 3,33%.
Dans la même position, se situent les espaces de sécurité et de loisirs occupant 1,7% des actes de violence relevés.
De nombreuses régions ont été le théâtre d’attaques par arme blanche et d’assassinats, lors de mariages en raison de désaccords entre certaines des personnes présentes.
La violence a été absente des espaces sportifs en raison de la diminution des compétitions durant la saison estivale.
Le genre féminin a représenté 3,33% des auteurs des actes de violence contre 95% du genre masculin et le reste ont été commis conjointement par les femmes et les hommes.
La violence de nature criminelle a représenté la forme de violence observée la plus importante (55%), suivie de la violence relationnelle et de la violence sociale (environ 8%).
La violence conjugale a chuté de 3,3% par rapport aux mois précédents et les violences liées aux manifestations et à la santé sont approximativement inchangée.
Le gouvernorat de Tunis occupe le premier rang en termes de violence enregistrés, avec 14,3% du nombre total de cas de violence relevés durant le mois d’Août 2019, suivis des gouvernorats de Kairouan avec 16,7%, Nabeul et Sousse avec 10% et Monastir 8%.
Ensuite viennent les gouvernorats de Mahdia, Sfax, Médenine, Gafsa, Ben Arous et Kasserine. Aucun acte de violence n’a été enregistré dans les gouvernorats de Kébili, Tozeur, Tataouine, Jendouba, Ariana, Manouba, Sidi Bouzid, Gabès, Le Kef et Siliana.