Avant de développer cette idée dans le titre, je suis convaincu que beaucoup d’entre vous se posent la question suivante : «quel est ce titre farfelu ?». Et ils auront sans doute raison. Pour l’instant. Mais en lisant les développements qui suivent, ils comprendront que le choix en est largement justifié.

Ne divaguons pas, allons droit au but. Quelles sont les prérogatives –théoriques et réelles- du président de la République telles que définies dans la Constitution de 2014 ?

Théoriquement, la Constitution tunisienne stipule que le président de la République a trois compétences, en matière de sécurité nationale, de défense nationale et diplomatie. Il peut également engager un référendum…

Maintenant sur le plan pratique, la définition ou plutôt la formulation de ces trois domaines de compétences, le chef de l’Etat est obligé d’en associer le chef du gouvernement.

Revenons à la campagne présidentielle. Tous les candidats –ils sont au nombre de 26- se mentent à eux-mêmes en affirmant que “les prérogatives du président de la République sont très étendues voire illimitées”. Si tel est le cas, qu’ils nous expliquent comment le futur locataire de Carthage pourrait réaliser tout ou une partie de ses promesses de campagne sans avoir une majorité au Parlement ? Va-t-il tenter de violer la Constitution?

Ceci nous ramène à notre titre. Nos candidats (ou certains d’entre eux) disent que le futur président de la République doit avoir des connaissances en économie, en relations internationales, en gestion, en finances… Mais bon sens, pour en faire quoi dès lors que le pouvoir réel du pays sera détenu par la ou les forces politiques qui domineront l’Assemblée donc La Kasbah ?

Alors chers candidats, cessez de mentir au peuple en promettant des choses irréalisables même en ayant la majorité au Parlement.

Chers électeurs, soyez lucides dans vos choix ; soyez pragmatiques dans vos décisions ; dites à celui qui vous promet de vous donner du poisson tous les jours qu’il est un menteur, laissez-le donc de côté et choisissez celui qui vous promet de vous apprendre à pêcher.

Ne soyons plus un peuple d’assistés mais un peuple travailleur, conquérant, digne… On ne peut pas être digne en quémandant. Cela saute à l’œil nu du reste: regardez autour de vous dans la vie de tous les jours, lorsque vous sollicitez de l’aide auprès de vos “amis“ parfois même de votre famille, vous sentez dans votre intérieur que vous êtes “inférieur“.

Au niveau du peuple, c’est pareil. Certains candidats à ces élections le sont parce qu’ils veulent exploiter la misère d’une partie de la population pour se hisser au pouvoir. Mais gare à vous si demain vous osez venir réclamer les promesses qu’il a faites durant la campagne ou les “couffins“ qui distribuait d’hier !

Tout ceci pour dire au final qu’on n’a pas réellement besoin d’un président ”omnipotent“ et “omniscient“ au Palais de Carthage. Par contre, au Palais du gouvernement à La Kasbah, nous devons être exigeants pour le poste de Premier ministre… mais en donnant une forte majorité à un parti capable de conduire le pays vers plus de croissance économique…

Tallal BAHOURY