Les archives nationales de Tunisie ont permis à l’association du martyr Hédi Chaker d’accéder à des documents et des images inédits de ce grand militant nationaliste à l’occasion de la commémoration de la 66ème anniversaire de son assassinat le 13 septembre 1953.
Diffusés par le site électronique “Leaders”, des images et des documents relatifs au parcours du militant Hédi Chaker ont été dévoilés. Parmi les documents révélés par le site, l’arrêté pris par le Résident Général le 2 janvier 1936 interdisant le séjour dans le territoire civil tunisien de Chaker avec Bourguiba et d’autres militants du Néo-Destour, du Vieux-Destour et du Parti Communiste.
C’est ce qui leur a valu l’assignation à résidence à Bordj-le-Bœuf et d’autres localités du Sud qui relèvent de l’autorité militaire du Goum Saharien de Tunisie.
Des images montrant Hédi Chaker avec Habib Bourguiba, dans différents événements, notamment des meetings politiques, à travers les régions du pays, particulièrement à Sfax ont été révélées.
Parmi les visages reconnus on trouve Mohamed Kraiem, Hassine Bellaaj, Youssef Khemakhem et Mahmoud Khrouf.
Né en 1908 à Sfax, le militant Hédi Chaker a suivi ses études primaires dans sa ville natale, puis il obtient en 1923 un diplôme commercial supérieur au Collège Alaoui. En 1934, il fait partie des fondateurs du Néo-Destour et représente la ville de Sfax au congrès de Ksar Hellal. Il fonde également la première cellule du parti à Sfax.
En 1935, il est arrêté pour ses activités politiques et n’est libéré que le 4 avril 1936. A la suite des événements du 9 avril 1938, il est à nouveau arrêté et purge une lourde peine dans plusieurs prisons, dont celles de La Kasbah de Tunis, de Téboursouk et du Fort Saint-Nicolas.
Libéré le 10 avril 1943, il retourne en Tunisie; il est élu en 1948 comme membre du bureau politique du Néo-Destour. Occupant la fonction de trésorier, il préside le quatrième congrès du parti, tenu clandestinement le 18 janvier 1952, et constitue une direction clandestine pour mener la résistance face aux autorités du protectorat français. Cependant, il est très vite arrêté par les autorités coloniales le 18 janvier 1952 et exilé tour à tour à Tabarka, Remada, Djerba puis Tataouine.
Le 13 mai 1953, il est placé en résidence surveillée à Nabeul où il est assassiné quatre mois plus tard, le 13 septembre 1953.