Il faut mobiliser, annuellement, entre 25 et 30 millions de dinars pour éliminer l’analphabétisme en Tunisie, donc très loin des 9 millions de dinars affectés à ce phénomène aujourd’hui, regrette le premier responsable du Programme national d’alphabétisation, Hichem Ben Abda, qui s’exprimait jeudi 19 septembre.
Selon Ben Abda, le budget du programme gouvernemental dont la gestion revient, depuis l’an 2000, au ministère des Affaires sociales, a connu une forte régression après la révolution de 2011, passant de 16 millions de dinars annuellement à seulement 9 millions de dinars au titre de l’année 2019.
Il a indiqué que cette situation a contraint la direction du programme à chercher des financements dans le cadre de la coopération internationale, dans l’objectif d’impulser les efforts de lutte contre l’analphabétisme en Tunisie, soulignant que le budget dudit programme a atteint les 3 millions de dinars annuellement durant les années qui ont suivi la révolution, selon lui.
Il a souligné que la direction du programme est partie à la quête de financements étrangers, en partenariat avec une organisation non gouvernementale allemande, dans le cadre de la mise en œuvre d’un programme visant à consolider les capacités de la femme rurale, compte tenu du taux d’analphabétisme prévalant dans le milieu rural (45%), soulignant que l’analphabétisme touche 25% des femmes tunisiennes, selon des chiffres officiels.
Ben Abda a indiqué à cet effet que la rentrée des classes du programme national d’enseignement pour adultes est prévue pour le 23 septembre courant, notant que les 950 centres d’enseignement pour les adultes prévoient l’inscription de 22 500 citoyens, contre 21 000 l’année précédente.
Quelque 1 200 enseignants dispensent des cours d’alphabétisation dans ces établissements qui accueillent des apprenants de différentes catégories d’âge.
Le taux d’analphabétisme en Tunisie s’élève en 2019 à 19,1% en Tunisie contre 18,8% en 2014, selon l’Institut National de la Statistique.
Le responsable du programme d’alphabétisation a également annoncé l’organisation d’un colloque le 24 septembre courant pour élaborer une stratégie nationale en la matière, estimant “que le moment est venu pour la mise en place d’un cadre juridique basé sur une loi d’orientation régissant le secteur et organisant les interventions de toutes les parties, dont l’Etat et les privés.