Le Syndicat national des agriculteurs de Tunisie (SYNAGRI) appelle les candidats aux législatives, qu’ils soient de listes de partis, de coalition ou membres indépendants, à placer l’agriculture au cœur de leurs programmes électoraux et à “défendre le secteur au sein du prochain Parlement”.
“Il y a une absence de vision et de politique à long terme concernant le secteur agricole dans les programmes des partis politiques et une concentration sur d’autres secteurs tels que le tourisme, l’industrie et l’énergie”, regrette le président du SYNAGRI, Karim Daoud, lors d’une conférence de presse tenue vendredi 20 septembre à Tunis.
Selon Daoud, le syndicat a déjà préparé une initiative concernant les attentes des agriculteurs et les propositions pour réformer le secteur.
Les agriculteurs appellent, dans le cadre e cette initiative, à instaurer un régime fiscal spécifique qui prend en considération les particularités du secteur, à créer une Banque coopérative agricole et à faciliter l’accès des agriculteurs à des crédits avec des taux d’intérêt préférentiels.
“Le prochain parlement devrait promulguer des lois au profit de l’agriculture et de la pêche à l’instar de la loi sur l’investissement et à accélérer l’adoption d’une loi régissant le statut d’agriculteur”, estime le SYNAGRI, appelant à permettre exclusivement aux agriculteurs exerçant uniquement et directement des activités agricoles de profiter des avantages fiscaux.
Le syndicat appelle aussi à accélérer l’annulation des dettes des agriculteurs et à réduire, au sein de la Banque centrale de Tunisie (BCT), le taux d’intérêt de deux points pour qu’il soit “adapté à la réalité du secteur”.
Un appel a été aussi lancé par le syndicat des agriculteurs pour la révision du Code des hydrocarbures (en vigueur depuis 25 ans sans mise à jour) et la réglementation du secteur des volailles qui souffre de difficultés structurelles, selon le SYNAGRI.
Le premier responsable du SYNAGRI a rappelé “l’effondrement” de plusieurs filières agricoles dans celle des volailles et des laitages, estimant que la situation du secteur est plus que jamais “préoccupante” et que le syndicat bien qu’il soit une structure indépendante, “il pourrait soutenir les listes électorales qui proposent des politiques et des programmes spécifiques à l’agriculture et aux agriculteurs”.