Pour la première fois, un pays africain, en l’occurrence le Gabon, “va être payé pour ne pas déforester et ainsi réduire les émissions de carbone“. Ce n’est pas de la science-fiction encore d’une promesse non tenue de la part des pays développés. C’est ce qu’indique un communiqué de l’Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (Cafi), organisme lancé par l’ONU qui rassemble des pays d’Afrique centrale et des bailleurs de fonds occidentaux.
En effet, un accord d’un nouveau genre a été signé dimanche 22 septembre 2019 à New York entre la Norvège et le Gabon, stipulant que le premier s’engage à récompenser les Gabonais pour les réductions d’émissions. C’est ainsi qu’a expliqué Lee White, le biologiste britannique naturalisé gabonais et nommé en juin 2019 ministre de la Forêt du Gabon, présent à New York où a lieu ce lundi 23 septembre le sommet mondial sur le climat à l’ONU, rapporte cité par l’AFP.
«Les forêts d’Amazonie, d’Afrique équatoriale ou encore d’Indonésie sont de grands réservoirs de carbone. Les arbres et la végétation absorbent et en stockent des quantités massives. La communauté internationale est focalisée sur des zones très déforestées comme l’Amazonie, mais quid des bons élèves qui n’ont que peu déforesté, comme c’est le cas du Gabon ?», s’interroge orange.fr.
En tout cas le gouvernement du Gabon est assuré de recevoir 150 millions de dollars sur 10 ans de la part de la Norvège. Mais à une condition : « le contrat stipule que la Norvège paiera 10 dollars pour chaque tonne de carbone non émise au Gabon, par rapport à la moyenne récente des émissions du pays (2005-2014). Avec un montant maximal de 150 millions de dollars sur dix ans ».
Le Néogabonais, Lee White, se félicite déjà de cette : «Ils vont nous payer parce qu’on n’a pas déforesté, et parce qu’on a mieux géré l’exploitation forestière, et réduit les émissions liées à l’exploitation forestière». Il ajoute toutefois que «le Gabon veut continuer à exploiter la forêt pour le bois, mais de façon durable, sans la meurtrir, ce qui est possible».
Comment est-ce possible ? Les explications du ministre gabonais de la Forêt : “Si on peut réduire la largeur des routes, si on peut couper l’arbre dans une direction qui minimise les dégâts, si on peut réduire la taille des débardages (pistes pour bulldozers), si on augmente le cycle de rotations, il y a beaucoup d’actions qu’on peut prendre pour réduire les émissions”.
Au final, le Lee White affirme que le montant de 150 millions de dollars représente relativement peu, mais ce qui importe c’est le principe. Et si marche, avec la tonne de carbone à 10 dollars, il y a de l’espoir pour que le prix mondial du carbone augmente.
Il a sans doute raison et devrait être soutenu dans cette direction. Car l’enjeu est de taille, en ce sens que le Gabon est situé en plein cœur de la forêt tropicale d’Afrique centrale, surnommée “ le deuxième poumon de la Terre“, après l’Amazonie, qui «couvre un territoire aussi vaste que l’Europe occidentale», explique la Cafi.
A noter que le Gabon a mis en place, depuis plusieurs années, “une politique de conservation relativement poussée pour l’Afrique centrale. Le pays possède 13 parcs nationaux (qui couvrent 11% de son territoire), et 20 aires marines protégées.