Le Salon international de l’agriculture, du machinisme agricole et de la pêche ” Siamap “, qui se tient du 24 au 29 septembre, abrite pour la première fois un espace dédié exclusivement à l’agriculture numérique, baptisé “le village intelligent”.

Cet espace se veut une vitrine de projets portés par des jeunes débordant de créativité, de talent et d’énergie, qui se proposent d’apporter des solutions innovantes pour le secteur.

Agé seulement de 33 ans, Houssem Edine Henchir, ingénieur, est le concepteur d’une plateforme digitale qui permet de gérer à distance les exploitations agricoles.

“Plusieurs exploitations agricoles de grande taille à Médenine, ma ville natale, sont abandonnées et inexploitées, car leurs propriétaires sont la plupart du temps des résidents à l’étranger ou dans la capitale (Tunis). Ils sont par conséquent incapables de s’occuper de leurs terres, d’où l’idée de lancer cette plateforme”, explique cet ingénieur spécialisé en hydraulique.

Il est actuellement à la tête d’une petite société de services agricoles, financée grâce à un prêt de la Banque tunisienne de solidarité (BTS). Son capital social s’élève à 380 000 dinars.

Pour Houssem, le secret de son succès réside dans sa capacité à bien gérer ses gains: ” Je n’ai jamais songé à acquérir une voiture, toutes mes rentrées d’argent sont exclusivement destinées à l’amélioration de mon projet “.

Seyfeddine Jenifine, étudiant en master (système intégré), a choisi, lui, de participer à cette manifestation avec un robot spécialisé en activités agricoles.

Portant le nom de ” COCONET “, le robot est le fruit d’un travail collectif avec deux autres jeunes ingénieurs. Ainsi, selon Achraf Jomâa, un de ces ingénieurs, le prototype est toujours en amélioration et ses capacités sont améliorées en fonction des observations faites par les agriculteurs sur le projet; lequel est destiné à aider l’agriculteur dans ses activités d’autant que la main-d’œuvre agricole devient plus en plus rare.

” L’appareil, qui a coûté environ 15 000 dinars, sera vendu à 75 mille dinars”, dit-il, soulignant les difficultés rencontrées lors de sa fabrication, dont le manque d’équipements nécessaires. “En dépit de ces tracasseries, nous avons tenu bon pour les acquérir à l’étranger”.

Maysa Karchoud, 23 ans, étudiante, propose quant à elle un drone destiné à assurer la pollinisation des palmiers dattiers d’une manière innovante. La jeune fille qui étudie le génie mécanique, à l’Ecole nationale des ingénieurs à Monastir, a d’abord effectué des recherches au Centre des recherches sur les palmiers dattiers, avant de décider de fabriquer un drone pour la pollinisation des palmiers.

Son idée a été réalisée dans le cadre d’un club scientifique et a pu être expérimentée sur 12 palmiers et les résultats sont plus que satisfaisants.

Il convient de signaler que l’espace consacré à l’agriculture numérique au SIAMAP 2019, s’étale sur une superficie de 400 mètres carrés où les exposants présentent des nouveautés en matière de révolution numérique et d’intelligence artificielle en vue de les mettre au service de l’agriculture tunisienne.