Les gouvernorats de Gafsa, Tataouine et Béja arrivent en tête de liste des gouvernorats les plus exposés à l’exclusion sociale en termes d’accès au marché du travail, selon une étude de terrain présentée vendredi 27 septembre par l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE).
Présentée par l’IACE lors de son forum sur l’emploi organisé sur le thème, “L’exclusion sociale, une barrière à l’entrée au marché du travail”, l’étude se fonde sur quatre critères permettant de mesurer l’indice d’exclusion sociale, à savoir: le marché du travail et l’employabilité, le niveau de vie, l’éducation et l’efficacité, et ensuite, la mobilité.
Une échelle de 0 à 1 a été adoptée pour calculer l’indice d’exclusion sociale. Plus l’indice est élevé, plus la région est exposée à l’exclusion sociale. Selon les résultats de l’étude en question, les gouvernorats de Ben Arous, Tunis et Mahdia sont les moins exposés à ce phénomène.
En revanche, les délégations de Sidi Bouzid-ouest et de Béja-nord arrivent en tête de liste des 264 délégations les plus exposées à l’exclusion sociale en termes d’accès au marché du travail, tandis que les délégations d’El Menzah, Ariana-ville et La Goulette occupent les dernières place sur ce plan.
“Les travaux de cette étude se sont basés sur la méthodologie d’une étude précédente réalisée en 2016 par la Commission économique pour l’Afrique, relevant des Nations Unies, qui a porté sur l’indice de développement social en Afrique afin de mesurer l’exclusion sociale”, a indiqué Hajer Karraâ, chargée de l’élaboration de cette étude.
“L’étude en question vise à examiner les raisons de l’exclusion et à trouver des solutions à même d’améliorer l’accès au marché du travail”, a-t-elle ajouté.
De son côté, le directeur général de l’Agence Nationale pour l’Emploi et le Travail Indépendant (ANETI), Youssef Fenira, a affirmé que “toutes les régions du pays, sans exception, sont en proie au phénomène de l’exclusion sociale”, appelant à adopter “une approche qualitative qui se focalise sur l’amélioration des qualifications scientifiques et professionnelles des jeunes, pour qu’elles soient en phase avec les besoins du marché du travail”.
A cet égard, Fenira a indiqué que parmi les raisons qui alimentent le phénomène d’exclusion sociale, figurent les privilèges accordés par l’Etat aux institutions dans le cadre des programmes pour l’emploi (préparation à la vie professionnelle et contrat Karamati) en assurant le paiement d’une partie des salaires des jeunes en collaboration avec les recruteurs, soulignant que certaines institutions choisissent délibérément de recruter des jeunes sur la base de leur proximité géographique avec le lieu de travail, sur le genre et sur d’autres critères non moins subjectifs.