Un appel à projets au profit de la société civile et du secteur privé a été récemment lancé dans le cadre du projet PERR (Promotion de l’emploi dans les régions rurales de la Tunisie).
La journée d’information, organisée à Tunis par la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) en partenariat avec le ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi (MFPE), a permis de rassembler plus d’une soixantaine d’acteurs de la société civile locale et des représentants d’entreprises privées. L’appel s’inscrit dans l’axe «Initiative pour l’emploi» (IPE) et permettra de soutenir des projets générateurs d’emplois.
La salle était pleine et c’est tout le long d’une matinée intense que les différents experts du projet “Promotion de l’emploi dans les régions rurales“ (PERR) ont répondu à toutes les questions d’une assistance en demande. L’auditoire, concerné autant que motivé, a appris à saisir toutes les chances en faveur de la création et la consolidation des projets de nature à renforcer l’entreprenariat et l’employabilité dans le pays.
Pour Sami Saya, chef de composante au sein de la GIZ, le tissu économique de la Tunisie a profité des opportunités offertes. «Le nombre d’entreprises tunisiennes a évolué durant la période 2010-2016. Cette évolution est expliquée principalement par la croissance des TPE (+24,3%) et PE (+3,2%), même si on enregistre le recul des grandes entreprises. C’est dans les mentalités que se joue l’avenir des pays aujourd’hui. Si la Tunisie vit de grands changements, le monde rural du pays est une véritable opportunité, une mine à exploiter. Le projet PERR, en partenariat avec le ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi, est ouvert à tous les secteurs et aux jeunes de moins de 35 ans. Il n’y a aucunement une idée banale ou modeste, il n’y a que de l’espoir et des possibilités à développer une entreprise et assurer des emplois stables et pérennes. L’objectif de cette journée et de l’ensemble du programme est d’enclencher un dialogue et rétablir la confiance».
Ce programme de partenariat GIZ/MFPE s’inscrit dans la continuité du programme FONDS EMPLOI de la GIZ. Enclenché en 2013, celui-ci a affiché sa réussite : plus de 3 000 jeunes ont trouvé un travail dont 2 800 en tant que salariés et près de 200 en créant leurs entreprises, ainsi que 5 000 jeunes qui ont reçu une formation initiale ou continue.
Selma Maalej, expert technique du projet PERR qui a travaillé au plus près des entreprises, estime pour sa part que c’est au niveau de la phase d’amorçage que la faiblesse persiste au sein de l’écosystème entrepreneurial en Tunisie : «L’idée d’un projet dans la création d’entreprise est encore souvent moins précise que la volonté qu’affiche le jeune. Lorsque l’on fait l’état des lieux de l’écosystème, on prend conscience que les acteurs en phase d’inspiration et idéation sont assez présents en Tunisie mais c’est une fois amorcée et que l’accompagnement commence à se mettre en place que de moins en moins de structures prennent le relais».
S’il est indéniable que c’est à ceux qui hésitent et tâtonnent que le programme PERR s’adresse, il est d’autant plus certain que ce sont les entreprises/associations confirmées qu’ils ont aussi dans le viseur. Agrandir, diversifier, structurer, viser l’export… Toutes les voies sont ouvertes pour le programme afin de soutenir et générer une création d’emplois. L’enjeu est de maximiser les chances des porteurs de projets du tissu associatif et du secteur privé afin d’aboutir à l’obtention d’un financement et d’un soutien technique pour concrétiser leurs idées de projets. L’objectif final est d’améliorer la situation de l’emploi des femmes et des hommes bénéficiaires du projet et de contribuer à la création d’emplois dans différentes régions, et ce dans tous les secteurs porteurs.
Le projet PERR est implémenté par la GIZ depuis 2016 et prendra fin en 2022. Celui-ci aspire à accroître le nombre de bénéficiaires de prestations de qualifications et de services à l’emploi dans les régions rurales dans les 24 gouvernorats tunisiens. Il vise les partenaires d’appui publics, les partenaires sociaux régionaux, le secteur privé et la société civile.