Totalement engagée avec la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT), la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) va l’accompagner dans l’un des chantiers les plus importants de son programme de transformation : la baisse de sa consommation d’énergie, notamment d’électricité.
A cet effet, la SNCFT et son bailleur de fonds ont lancé, jeudi 19 septembre 2019, un appel à concurrence pour sélectionner un consultant pour procéder, dans un premier temps, à l’audit énergétique du matériel roulant ferroviaire, c’est-à-dire à «une analyse approfondie des principaux moteurs de la consommation d’énergie».
Ensuite, l’expert devra examiner les «solutions techniques et (les) meilleures pratiques institutionnelles qui peuvent être adaptées à la réduction de la consommation d’énergie».
La troisième phase consistera à élaborer un plan d’action pour la réduction de la consommation d’énergie du matériel roulant ferroviaire.
Enfin, le consultant est tenu de proposer une méthode de suivi et d’évaluation du plan d’action retenu.
En décembre 2017, la BERD avait octroyé à la SNCFT un prêt de 160 millions d’euros pour financer un programme de modernisation de son réseau prévoyant notamment l’acquisition d’équipements (six rames automotrices électriques EMU), la modernisation de lignes de chemin de fer (ligne 6, ouest-sud entre Tunis et Kasserine), le doublement de lignes de chemin de fer électrifiées, installation et réhabilitation d’installations de signalisation de gares et de lignes, la construction d’une liaison de télécommunications en fibres optiques, etc.
La SNCFT aurait pu et dû avoir depuis longtemps entamé sa révolution énergétique, afin de réduire drastiquement sa consommation d’électricité. Un premier pas dans ce sens devait être effectué depuis au moins huit ans.
En effet, la Tunisie avait manifesté sa volonté de contribuer à l’effort mondial de lutte contre le changement climatique en ratifiant la Convention des Nations unies sur les Changements climatiques (UNFCCC) en juillet 1993 et le protocole de Kyoto en juin 2002. Conformément à cet engagement, elle avait élaboré une série de mesures -mise en place, en décembre 2004, de l’Autorité nationale désignée (AND) pour le Mécanisme de Développement Propre (MDP), baptisé Bureau National pour le MDP, création au secrétariat de la CCNUCC, élaboration, en 2005, d’une stratégie nationale pour l’accélération du processus MDP et mise en œuvre de programmes de renforcement des capacités, de sensibilisation et d’appui technique et financier au profit des porteurs potentiels de projets MDP publics et privés, dans tous les secteurs concernés, et, enfin, mise en place d’une Task Force MDP dont l’objectif est de promouvoir le montage des projets MDP dans les secteurs de l’énergie et de l’industrie.
L’un de ces projets a été l’installation d’un champ éolien de 2 MW à la SNCFT. Malheureusement, ce projet, qui devait démarrer en 2012, n’a jamais vu le jour.
Cinq ans plus tard, la société a obtenu de la BERD une subvention pour lancer un appel d’offres destiné à recruter un expert ayant pour mission d’aider ses techniciens dans la réalisation de l’audit énergétique de la flotte. L’appel d’offres n’a été lancé que le 19 septembre 2019, c’est-à-dire avec près de deux ans de retard. Vaut mieux tard que jamais.
M.M.