“Le nouveau code des assurances introduira une nouvelle tarification personnalisée et des contrats simplifiés “, a souligné Kamel Chibani, directeur exécutif de la Fédération tunisienne des sociétés d’assurances (FTUSA), en marge de la tenue à Tunis, lundi 30 septembre, du 24ème forum de l’organisation des assurances africaines (OAA).
Chibani a précisé que la nouvelle tarification personnalisée tiendrait en compte plusieurs facteurs comme l’expérience du conducteur, le nombre d’utilisateurs du véhicule et autres.
L’intervenant a, en outre, mis l’accent sur l’importance de la digitalisation pour accélérer l’indemnisation des assurés, signalant qu’une plateforme d’échanges électronique est en cours de mise en place pour accélérer le règlement qui est de plus en plus lent.
Il a, par ailleurs, indiqué, qu’au cours de ces dernières années, de plus en plus de mesures prudentielles sont prises par les autorités de régulation pour protéger les assurés et protéger la pérennité des entreprises.
Et d’ajouter qu’avec l’apparition de nouveaux risques (les changements climatiques, les inondations, les risques nucléaires, le risque lié à la santé, le vieillissement, la retraite …), les entreprises trouvent de plus en plus de difficultés à pouvoir assurer et indemniser.
S’exprimant à l’ouverture du forum, qui se poursuivra mardi 1er octobre, Mohamed Ridha Chalghoum, ministre des Finances, a souligné l’importance de renforcer les échanges et le partenariat entre les marchés d’assurance et de réassurance du continent africain et consolider les fondements de l’action africaine commune.
Chalghoum a mis l’accent sur l’importance du rôle des assurances dans l’intégration africaine, affirmant la nécessité de mettre en place un nouveau système de régulation du système d’assurance et de réassurance.
” Il n’y a pas d’autre choix pour les régulateurs locaux et les réassureurs régionaux que d’investir dans la modernisation de la réglementation, la formation des compétences et l’amélioration des prestations “, a-t-il dit.
Chalghoum a rappelé que le secteur des assurances en Tunisie a bénéficié, pendant les deux dernières décennies, d’une série de mesures visant à harmoniser son cadre légal avec les normes internationales via la modernisation de leurs méthodes de gestion, le renforcement de leurs assises financières et la maîtrise de leur savoir-faire technique et financier ainsi que la diversification des réseaux de distribution en l’adaptant aux besoins de la clientèle.
Selon lui, les réformes adoptées par les pouvoirs publics à différentes échelles a concerné l’ensemble de la sphère financière et des métiers connexes et a touché toutes les fonctionnalités liées à l’audit, à la gestion du risque, l’actuariat, les diligences concernant la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent
Toutefois, les réalisations du secteur des assurances restent encore en deçà du potentiel, a-t-il estimé, faisant remarquer que le taux de pénétration de l’activité d’assurance dans l’économie reste faible et limité à 2,1%.
Pour sa part, Delphine Traoré, présidente de l’OAA, a souligné l’importance d’avoir une vision panafricaine de la régulation puisque les régulateurs sont différents d’un pays à un autre.
Elle a indiqué que le plus grand défi c’est que la plupart des compagnies d’assurances soient recapitalisées.
“La recapitalisation c’est trouver plus de fonds pour rendre les sociétés d’assurance plus solides financièrement, a-t-elle dit. Il faut aussi que les populations soient assurées et que les compagnies d’assurance paient leurs sinistres pour que la population continue à avoir confiance et continue à acheter l’assurance”, a-t-elle encore ajouté.
Pour sa part, Habib Ben Hassine, président de la FTUSA, a souligné que l’assurance en Afrique pèse seulement 1,4% du marché mondial.
A l’instar du secteur bancaire, le secteur des assurances est, selon lui, soumis, depuis quelques années, à de nouvelles contraintes réglementaires.
” L’objectif recherché étant la protection des assurés et la garantie de la pérennité des sociétés d’assurances “, a-t-il signalé ajoutant que les grands chantiers réglementaires concernent essentiellement la migration vers une solvabilité basée sur les risques et l’adoption des normes spécifiques au secteur.
A noter que le forum réunit pendant deux jours plus de 500 Tunisiens et africains spécialistes dans le domaine des assurances et de la réassurance.