Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) vient de publier un rapport spécial sur l’océan et la cryosphère (toutes les portions de la surface des mers ou terres émergées où l’eau est présente à l’état solide), soulignant les conséquences du réchauffement climatique sur ces derniers ainsi que sur les écosystèmes, la faune et la flore, outre les risques sur l’humanité.
Dans une synthèse dudit rapport publié le 25 septembre 2019, à l’issue de la 51ème session du groupe, qui s’est tenue du 20 au 23 septembre à Monaco (France), le Giec rappelle que les océans et les glaciers sont essentiels à la survie humaine du fait qu’ils servent à stocker le carbone et le gaz à effet de serre dus au réchauffement climatique.
En raison du dérèglement climatique, les océans sont devenus plus acides et leur concentration en oxygène a baissé de 2 % en un demi-siècle, menaçant l’équilibre de l’écosystème marin et provoquant un déclin progressif des ressources halieutiques, pointe le rapport.
Pour ce qui est des glaciers, ils ont chaque année perdu, en moyenne, une masse de 220 milliards de tonnes, une situation qui devrait empirer, estiment les auteurs du rapport.
Et d’expliquer que le réchauffement climatique entraîne une fonte des glaces sans précédent. De manière mécanique, les eaux montent et mettent en danger les éco-systèmes marins, la faune et la flore des océans et des mers. Une migration d’espèces animales et végétales vers l’amont, une raréfaction de celles adaptées au froid ou dépendantes de la présence de neige sont déjà observées. A plus long terme, le nombre d’espèces affectées devrait s’accroître, “avec des extinctions d’espèces à l’échelle d’abord locale, puis mondiale”, avance le Giec.
Cette montée des eaux a également des conséquences néfastes au plan humain. Ainsi, des îles habitées seront englouties par les eaux, impliquant d’amples mouvements migratoires, d’où l’augmentation drastique du nombre de réfugiés climatiques à reloger, prévient le Groupe.
Le Giec déplore que 30% à 99% du permafrost (la couche du sol gelée toute l’année) pourrait fondre à horizon 2100, si nous ne limitons pas nos émissions de CO2. Cette fonte libérera une “bombe carbone” dans l’eau : un cercle vicieux qui contribuera davantage au réchauffement climatique.