Le Cercle Kheireddine se félicite de la bonne organisation logistique du premier tour de l’élection présidentielle et remercie tous les acteurs qui ont contribué à sa réussite.
Il regrette néanmoins que son appel du 24 août 2019 à une union du camp démocratique progressiste et républicain derrière le candidat le mieux placé, n’ait pas été entendu.
Le Cercle Kheireddine considère que la jeune démocratie tunisienne vit aujourd’hui un grave moment d’incertitude caractérisé par :
- Un fort taux d’abstention lors du premier tour de la présidentielle risquant de s’aggraver lors des deux prochaines échéances électorales ;
- Une faiblesse des programmes des partis politiques et des solutions qu’ils proposent aux problématiques essentielles (économiques, sociales, culturelles, sécuritaires et environnementales) que vit la Tunisie ;
- Une rupture du principe d’égalité des chances entre les candidats à l’élection présidentielle et une subordination de la souveraineté du peuple et des électeurs à la volonté de quelques juges ;
- Une montée en puissance de forces populistes qui puisent dans l’exclusion des plus pauvres et la précarité des jeunes, les moyens, non pas tant de s’attaquer à un quelconque “système”, mais de remettre en cause les acquis de la République, les principes d’organisation des institutions de l’Etat et les fondements du vivre ensemble ;
- Une incapacité à réguler les nouveaux médias et les réseaux sociaux qui ont eu un impact déterminant sur les résultats des élections, et qui posent un problème aussi bien politique, que sécuritaire et de souveraineté nationale.
Le Cercle Kheireddine considère que :
- Les résultats du premier tour de l’élection présidentielle constituent un signal important quant à l’urgence d’apporter des réponses adéquates aux fractures qui traversent la société tunisienne, qui marginalisent de larges franges de la population et condamnent un nombre croissant de jeunes au désespoir ;
- La vraie révolution n’est pas dans le démantèlement populiste de l’Etat au nom de l’opposition entre une élite ou un « système » d’une part, et le peuple ou la « révolution » de l’autre, mais dans l’unité des tunisiens et la consolidation des institutions républicaines de leur jeune démocratie.
- Les conditions politiques actuelles ne sont pas favorables au retour de la confiance et de la stabilité nécessaires au redémarrage de l’économie et à la sortie de la crise économique et sociale dans laquelle le pays a glissé.
Le Cercle Kheireddine :
- Appelle les partis, les coalitions politiques, et les mouvements démocratiques, progressistes et républicains à élaborer et à signer rapidement un Pacte Républicain en vue de constituer un front parlementaire capable de sauver la deuxième République Tunisienne.
- Réitère son appel, notamment aux quatre millions des Tunisiennes et des Tunisiens qui n’ont pas voté au premier tour, à se mobiliser pour participer aux deux prochaines échéances électorales et à mettre fin à la montée en puissance des forces populistes et rétrogrades qui constituent un danger pour la démocratie et la stabilité de la Tunisie.