Comment les villes des pays du Maghreb et du Sahel peuvent renforcer des partenariats économiques, sociaux et solidaires, mutuellement bénéfiques à leurs populations ? C’est l’objectif de la conférence internationale de deux jours qu’abrite Tunis, les 14 et 15 14 octobre 2019, sous le thème de «Villes, mise à l’emploi des jeunes, pour un mieux vivre ensemble en harmonie».
Organisée par la Ville de Tunis, avec l’appui de l’Union européenne, cette rencontre bénéficie de la participation de plusieurs ministres tunisiens, du secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe (UMA), Taïeb Baccouche, du Haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya (ancien président du Burundi) et du maire de Ouagadougou, Armand Roland Pierre Beouinde (vice-président Afrique de CGLU, membre du Comité exécutif de CGLU Afrique, et membre du Conseil panafricain…).
Pour Souad Abderrahim, maire de Tunis et présidente de la FNVT, «deux jours durant, maires, représentants de la société civile, experts, chercheurs, chefs d’entreprise et dirigeants de chambres de commerce et d’industrie, décisionnaires politiques et institutionnels, débattront du contexte actuel des espaces maghrébin et sahélien, de leurs liens, de leurs potentialités, afin d’identifier des piliers communs porteurs de coopérations appropriées».
Le premier objectif est de favoriser une dynamique de voisinage, de développer les principes d’empathie, de solidarité, de complémentarité entre les villes d’une zone géographique caractérisée à la fois par les richesses qu’elle recèle, sa place dans la stratégie internationale, sa langue et sa culture communes.
Mounir Mouakhar, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Tunis, rappellera de son côté que «pour répondre aux défis spécifiques, les participants engageront une réflexion au sein d’ateliers thématiques afin d’échanger sur les bonnes pratiques et identifier des projets concrets, issus des attentes locales. Plus concrètement, il s’agit de soutenir les maires à assumer leurs responsabilités dans la mobilisation des ressources fiscales locales, d’une part, et les opérateurs économiques à intensifier leurs flux d’affaires et d’investissements, d’autre part».
Les questionnements ne manqueront pas : quels leviers de collaboration ville-secteur privé pour un climat dynamique des affaires ? Le rôle de la commune et les mécanismes d’inclusion financière des nouveaux entrepreneurs ? Comment optimiser l’exercice de la démocratie participative ? Quelles structures d’appui pour renforcer l’implication du secteur privé dans les programmes d’amélioration du vivre ensemble mis en place par la commune ?
Autant dire que la conférence de Tunis ne manque pas d’ambitions. Il s’agit notamment d’amorcer la constitution d’un réseau fondé sur la solidarité active avec un programme axé sur la modernisation des services publics et l’aide à apporter aux populations en matière d’accès à l’eau, à l’assainissement, à l’éducation, à la santé.
Ce réseau proposera des solutions agiles et innovantes capables de s’exonérer des processus lents de planification. Cette plateforme pourrait être aussi à l’origine de la création de centres d’écoute et d’aide aux victimes de violences, la mise en œuvre de projets à haute intensité de main-d’œuvre, en lien avec les Chambres de commerce, l’ouverture d’écoles pour les entrepreneurs, l’encouragement de cybercafés, l’essor d’une agriculture de banlieue et l’appui à l’autonomisation des collectivités locales.
Parmi les intervenants figurent notamment les maires d’Annaba, d’Atar, de Gafsa et de Sousse, Azzam Mahjoub (économiste tunisien expert international), Brema Diccko (sociologue malien), Hichem Messaoudi (philosophe, directeur de l’Ecole supérieure des beaux-arts de Nabeul), Ahmed Mohamed Ahmed Debeaa (expert libyen), Wafa Touihri (sociologue), Mamadou Kanouté (coordinateur exécutif d’ENDA ECOPOP), et Souheila Ben Saïd (résidente de l’Association ATP+).
Aussi, Fatma Zahra Ltifi (de l’association M’namti), Amina Ben Doua (journaliste), Soraya Bouamama (journaliste, Algérie), Ahmed Ragel (expert, Mauritanie), Zacharie Satchivi, (expert Bénin) Noomen Lahimer (universitaire et expert en technologie numérique), etc.