“Les populations sont appelées à limiter la consommation de produits riches en graisse, sucre et sel, et à adopter une meilleure nutrition pour une vie plus heureuse et plus saine”. C’est le message livré, mercredi 16 octobre à Tunis, le coordinateur du Bureau sous-régional de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Phillippe Ankers.
Intervenant à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’alimentation, il a indiqué que plus de 820 millions de personnes souffrent de la faim et 149 millions d’enfants de moins de 5 ans ont des retards de croissance, tandis que 49 millions souffrent de dépérissement.
Il a appelé les pays à adopter des pratiques de production vivrière (agriculture essentiellement tournée vers l’autoconsommation et l’économie de subsistance) moins centrées sur les variétés à rendement élevé, économiquement plus rentables et d’une meilleure qualité nutritionnelle.
Il a encore fait savoir que la FAO aide ses pays membres dans leurs efforts pour que les régimes alimentaires sains et durables soient une réalité pour tous, en offrant un appui technique aux mécanismes de gouvernance mondiale.
“Nous œuvrons à accroître la production et la consommation d’aliments de bonne qualité par le biais d’investisseurs dans l’agriculture, les cadres de réglementation, les technologies et les innovations”, a encore souligné Ankers.
Il s’agit de contribuer à réduire la malnutrition et d’accroître la diversité des aliments pour un avenir plus sain et durable.
De son côté, le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Samir Taieb, a avancé que la journée mondiale de l’alimentation est célébrée dans un contexte mondial caractérisé par un déclin des conditions de sécurité alimentaire mondiale, le nombre de personnes sous alimentées ayant augmenté de près de 100 millions, cette année, selon les estimations de la FAO, a-t-il ajouté.
Selon Taieb, la population mondiale compte plus de 1 milliard d’affamés, et ce pour la première fois dans l’histoire.
Le ministre a indiqué que les changements climatiques induits par l’augmentation de la concentration des gaz à effet de serre sont aujourd’hui, une réalité et impactent les écosystèmes, l’agriculture, la sécurité alimentaire mondiale et la santé humaine.
” La Tunisie a atteint des résultats satisfaisants en termes de classement de l’indice mondial de sécurité alimentaire au plan duquel le pays s’est classe 51ème sur 113 pays dans l’échelle de sécurité alimentaire en 2018 “, a encore dit Taieb.
La Tunisie a atteint, selon lui, l’autosuffisance pour de nombreux produits agricoles comme le lait, les viandes, les œufs, les légumes et certains grains. Cependant, a-t-il relevé, le déficit est structurel pour les céréales (blé tendre), les fourrages et aliments pour les volailles, en raison de la dépendance du secteur des conditions climatiques.
Taieb a fait savoir que le département de l’Agriculture a déjà réalisé des études prospectives à l’horizon 2030 afin de prévoir les scénarios futurs possibles et engager les politiques et les programmes nécessaires pour assurer la durabilité du secteur agricole et l’amélioration de la sécurité alimentaire.
Par ailleurs, la Représentante de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Olfa Saidi a souligné que cet événement est une occasion pour éduquer et diffuser des messages clés quant aux effets du surpoids et de l’obésité sur la santé ainsi qu’à l’importance d’adopter un mode de vie sain (pratiquer une activité sportive, manger de manière saine, arrêter de fumer et protéger l’environnement..).
Elle a avancé que les données d’épidémie d’obésité sont alarmantes dans le monde. La Tunisie est particulièrement affectée, où 60% des personnes âgées de plus de 15 ans sont en surpoids et un quart de la population est obèse.
La responsable a expliqué que les régimes alimentaires malsains, l’adoption de nouvelles et mauvaises habitudes alimentaires et la sédentarité sont les principaux facteurs de risque des maladies non transmissibles liées à l’obésité, les maladies cardiovasculaires, le cancer et le diabète.
Et d’alerter sur le fait que le fardeau de ces maladies est un défi de santé publique majeur qui se répercute sur le système de santé tunisien.