Le projet du budget de l’Etat pour l’exercice 2020 nécessite la mobilisation de crédits d’une valeur de 11,248 milliards de dinars, dont 2,400 milliards de dinars d’endettement intérieur et le reste constitué d’endettement extérieur.
Le volume de la dette publique atteindra, à la fin 2020, 74% du PIB, contre respectivement 75% et 77% en 2019 et 2018, selon les données du ministère des Finances.
Le gouvernement de Youssef Chahed a soumis les projets de la loi de Finances et du budget de l’Etat pour l’exercice 2020 à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), après leur adoption par un conseil ministériel, le 14 octobre 2019, soit avant les délais constitutionnels fixés au 15 octobre de chaque année.
Le budget de l’Etat pour l’exercice 2020 est estimé à 47,227 milliards de dinars, soit une augmentation de 9,5% par rapport à l’exercice précédent.
L’élaboration du budget de l’Etat est basée sur des scénarios qui concernent les résultats actualisés de l’exercice 2019 à la lumière des résultats enregistrés, au cours des huit premiers mois de 2019.
Le gouvernement s’est appuyé dans ce projet sur les indicateurs économiques, soit un taux de croissance de 2,7% en prix constants, contre un taux actualisé de 1,4% pour l’exercice en cours, outre le cours moyen annuel du pétrole brut (Brent) (65 dollars le baril) et la croissance des importations de 9% contre 9,7% actualisée en 2019.
A noter, que pour la troisième année successive, le projet du budget de l’Etat n’a pas dévoilé le taux de change du dinar pour éviter la spéculation.
Les recettes du budget de l’Etat proviennent d’une augmentation de 9,2% des recettes fiscales pour s’établir à 31,759 milliards de dinars, réparties sur les impôts directs (13,662 milliards de dinars), impôts indirects (18,097 milliards de dinars) et les recettes non fiscales (3,800 milliards de dinars).
Les recettes non fiscales sont réparties sur les recettes provenant du pétrole et du gaz (1,250 milliard de dinars), les recettes de participation (1,389 milliard de dinars), les recettes des biens confisqués (150 millions de dinars) et les dons extérieurs (300 millions de dinars).
Les dépenses de gestion pour l’année 2020 sont estimées à 28,263 milliards de dinars, soit une augmentation de 5,1% par rapport aux résultats actualisés de 2019.
Ces dépenses sont réparties sur les dépenses salariales (19,030 milliards de dinars, soit 15,2% du PIB, contre 17,165 milliards de dinars pour les résultats actualisés) et les dépenses de subvention (4,180 milliards de dinars) réparties sur les produits de base (1,800 milliards de dinars), les hydrocarbures et l’électricité (1,880 milliards de dinars) et le transport public (500 millions de dinars).
Le projet du budget de l’Etat a alloué 6,900 milliards de dinars, au titre des dépenses de développement, 11,678 milliards de dinars au titre du service de la dette publique et 767 millions de dinars pour les dépenses d’urgence.
Le déficit budgétaire est estimé à 3,782 milliards de dinars, en 2020, soit 3% du PIB, contre 4,071 milliards de dinars, ou 3,5% actualisé pour l’exercice 2019 et 4,8% en 2018, d’où la poursuite d’une tendance baissière du taux de la dette publique.