Le déficit du bilan énergétique a atteint, en 2018, 52% contre 49% en 2017, a indiqué le ministre de l’Industrie et des PME, Slim Feriani, lors d’un atelier sur le plan de réforme du secteur de l’énergie en Tunisie ” TUNEREP” organisé, lundi 21 octobre à Tunis.
Selon lui, ce déficit peut atteindre 73% en 2030 si les ressources nationales continuent à stagner alors que la demande en énergie suit une tendance haussière.
Le ministre a mis l’accent sur la nécessité de passer à l’action face à cet état d’urgence énergétique surtout que ce déficit contribue à grever à la fois le déficit budgétaire et la balance commerciale de la Tunisie.
En effet, en 2018, le montant total de la subvention au secteur de l’énergie a atteint les 2,7 milliards de dinars, dépassant ainsi les 7% du budget de l’Etat.
Par ailleurs, les importations d’hydrocarbures sont responsables du tiers du déficit commercial.
Pour faire face à cette situation, la Tunisie s’est résolument engagée dans une politique de transition énergétique de long terme visant un système énergétiquement efficace, diversifié, moins dépendant des énergies fossiles, tout en contribuant à un développement socioéconomique et environnemental du pays.
Feriani a encore fait savoir que le projet TUNEREP a été lancé en juillet 2019, dans l’objectif d’aider le pays à accélérer sa transition énergétique.
Financé par un don du Fonds de transition du partenariat de Deauville (Sommet du G7 tenu en France) à hauteur de 3,8 millions de dollars, soit près de 10,73 millions de dinars, ce projet d’une année vise, en outre, à appuyer la Tunisie dans la mise en place des conditions propices à la restructuration du secteur de l’énergie, sachant que les actions de restructuration concernent les trois sous-secteurs de l’énergie, à savoir les hydrocarbures, l’électricité et la maîtrise de l’énergie.
De son côté, le directeur général des stratégies et de veille au ministère de l’Industrie et des PME, Nourredine Bouraoui, a souligné que cet atelier porte sur la discussion des résultats de la première phase du projet relative au diagnostic du secteur, selon l’analyse SWOT (méthode analytique permettant d’identifier les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces) liés au secteur de l’énergie ainsi que les entreprises publiques sous tutelle: l’ETAP, la STEG, l’ANME, la SNDP et la STIR.
Bouraoui a également, avancé que les principales forces et faiblesses ont été identifiées à travers une bonne caractérisation et une analyse approfondie du fonctionnement interne des différentes entreprises ciblées dans ce projet, selon les normes les plus pertinentes telles que le statut et l’organigramme, le système de gouvernance, les ressources humaines et financières disponibles et la gestion des compétences pour chaque entreprise.
Il a expliqué que cet événement constitue une opportunité pour élaborer une vision globale du secteur de l’énergie et ses institutions et de proposer des recommandations pour améliorer leurs fonctionnements.
Ces recommandations porteront sur la sécurité d’approvisionnement énergétique, le compromis entre recouvrement des coûts dans le secteur et exigences sociales, le rôle du secteur privé dans le développement du secteur et ses relations avec l’Etat et la réorganisation du département ministériel en charge de l’énergie….