Quinze organisations de défense des droits humains ont fait part, lundi 21 octobre, de leur profonde préoccupation face à ce qu’elles qualifient d’”incitation à la violence” contre de nombreux journalistes, au lendemain de la proclamation des résultats du double scrutin législatif et présidentiel.
“Les agressions ciblent des journalistes et des commentateurs de stations de radio et de chaînes de télévision privées”, ont fustigé ces organisations dans une déclaration conjointe.
Tout en exprimant leur conviction que les médias sont tenus de respecter la déontologie journalistique et d’avoir une attitude positive à l’égard des décisions prises par les instances de régulation, les organisations soulignent que l’incitation à la violence et les agressions contre les journalistes sont considérées comme une violation flagrante de la liberté d’expression voire une menace sérieuse pour la sécurité des professionnels du métier.
Pour ces organisations, la vague d’incitation à la violence rappelle, à titre d’exemple, les faits survenus de 2012, quelques semaines après la constitution du gouvernement de la “Troïka”, jusqu’à la période antérieure aux dernières élections présidentielles et législatives parmi lesquels.
Elles ont cité l’orchestration de campagnes d’incitation à la violence à l’encontre des journalistes des médias publics et plus particulièrement l’Etablissement de la Télévision nationale sans omettre les menaces de vente de médias publics au secteur privé, proférées en 2012 par le président du Mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi.
Les organisations des droits humains appellent toutes les composantes de la société civile à davantage de vigilance et à œuvrer en commun pour préserver les acquis de la liberté d’expression, de la liberté d’information et des libertés académiques, considérées comme un pilier fondamental dans toute société démocratique.
Les organisations signataires :
– Association tunisienne de défense des libertés individuelles
– Association tunisienne de défense des valeurs universitaires
– Association des femmes tunisienne pour la recherche sur le développement
– Association Free Sight
– Association Lam Echaml
– Association tunisienne de prévention positive
– Association pour la promotion du droit à la différence
– Association tunisienne de soutien des minorités
– Association vigilance pour la démocratie et l’Etat civique
– Centre de Tunis pour la liberté de la presse
– Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie
– Coalition tunisienne pour l’abolition de la peine de mort
– Fédération des Tunisiens citoyens des deux rives
– Forum des femmes tunisiennes
– Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme.