L’Ecole tunisienne de l’histoire et l’anthropologie a démarré, jeudi 24 octobre, ses activités scientifiques avec un colloque intitulé “Etre autochtone, devenir autochtone : définitions et représentations” avec la participation de 50 professeurs-chercheurs venus de Tunisie, du Maroc, de France, d’Italie et d’Espagne.

S’étalant sur trois jours, ce colloque s’inscrit dans le cadre des manifestations de “Tunis, capitale de la culture islamique” et du lancement des activités de l’Ecole tunisienne d’histoire et d’anthropologie, nouvelle institution créée par le ministère des Affaires culturelles dans le cadre d’une politique visant à appuyer les sciences humaines et développer l’esprit critique, lis-t-on dans un communiqué publié sur la page officielle du ministère des affaires culturelles.

Organisé en partenariat avec le laboratoire ” Diraset Etudes Maghrébines ” et l’Institut national du patrimoine (INP), “Etre autochtone, devenir autochtone: définitions et représentations” aborde la question de l’autochtonie à travers les siècles.

Lors de son mot d’ouverture des travaux du colloque, le ministre des Affaires culturelles, Mohamed Zinelabidine, a mis l’accent sur l’importance scientifique de ce colloque dans la mise en valeur culturelle et citoyenne des sciences sociales à travers une réflexion autour de la notion de l’identité à travers l’histoire.

Dans ce même ordre d’idée, mettant l’accent sur cette nouvelle politique et démarche entreprise par son département afin de valoriser les sciences humaines et mettre en lumière les efforts déployés par les universitaires et les chercheurs tunisiens dans les différentes spécialités, le ministre des Affaires culturelles a tenu à énumérer les nouvelles institutions qui ont été créées et leurs missions, à savoir le Collège de Tunis pour la philosophie, l’Ecole tunisienne d’histoire et d’anthropologie, le Centre de Tunis pour les politiques culturelles, le Collège de Tunis pour les civilisations, le Centre de Tunis pour l’économie culturelle et le Centre international de Tunis pour l’économie numérique.

” Ce sont des structures qui permettent à l’intellectuel tunisien de s’exprimer, de prendre l’initiative… Des structures qui s’inscrivent dans le cadre du changement que vit la Tunisie post-révolution et les jeunes tunisiens sont aujourd’hui très attentifs à ces mutations et ils ont tous les potentiels. Donc, l’objectif est de réunir les humanités dans cet aspect fort important mais aussi de concilier les humanités avec un autre aspect aussi important, l’aspect entrepreneurial. C’est ça la volonté du ministère des Affaires culturelles depuis quelques années, qu’il y ait des think tank, qu’il y ait un recoupement d’intérêt intellectuel de recherche et qu’il y ait aussi une véritable volonté d’exprimer la culture au-delà de l’exotique, l’éphémère, qu’il ait un véritable structurant et structuré”, a noté le ministre des Affaires culturelles.

Se poursuivant jusqu’au 26 octobre 2019, le colloque “Etre autochtone, devenir autochtone: définitions et représentations” aborde la notion de l’autochtonie au fil des siècles selon les axes suivant : “Autochtonie et vécu”, “L’autochtone et l’autre” et “Autochtonie et représentation”. Sous le prisme de l’histoire, des problématiques relatives à l’identité, la tunisianité, la colonisation et les représentations sociales sont abordées.

Utilisé par les colonisateurs comme une catégorie qui réfère aux habitants des territoires explorés et/ou conquis, “l’autochtonie” est aujourd’hui réappropriée par les habitants eux -mêmes pour revendiquer une identité, une culture, une ressource à la fois politique et territoriale.