Entrepreneur depuis cinq ans, un domaine dans lequel il continue à monter en puissance et à agir, y compris en tant que fondateur et président de la Chambre tuniso-japonaise de commerce et d’industrie, politique invétéré, l’ancien secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement Jebali revient à son premier amour, l’enseignement universitaire, qu’il pratique aujourd’hui en France.
Depuis qu’il a tourné la page de la politique il y a près de cinq, Hédi Ben Abbes, ancien secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères dans le premier gouvernement Hamadi Jebali, remet la casquette d’enseignant universitaire. Ce détenteur d’un doctorat en littérature anglaise et d’un master en droit et science politique, est de nouveau, depuis le 9 septembre 2019, maître de conférences à l’Université de Besançon en France. Il y dispense un cours sur la politique et l’influence de la République de Platon dans l’œuvre de Shakespeare «dans un 16e siècle européen où l’Homme tentait d’exister en réduisant l’interférence du religieux dans la sphère politique et la gestion de la cité».
Entre 1990 et 2011, il avait enseigné successivement à l’Université de Toronto (Canada) puis à l’Université de Franche-Comté (France).
Hédi Ben Abbes ne tourne pas pour autant le dos à sa carrière de chef d’entreprise. Reconverti pour de bon dans les affaires en 2014, un domaine qu’il a découvert au sein d’une entreprise de logistique qu’il a dirigée entre 2008 et 2011, l’ex-secrétaire d’Etat est aujourd’hui à la tête d’un groupe fort de cinq entreprises spécialisées dans la distribution de produits et équipements médicaux et paramédicaux de fabrication japonaise et la formation.
Ses affaires connaissent une notable accélération en 2018. En mai de cette année-là, il diversifie son activité en lançant un LTBY Consulting, un cabinet de conseil dont les services s’adressent au secteur bancaire et financier. Ledit cabinet conclut, un mois plus tard, en juin, un partenariat exclusif avec la banque espagnole Banco arabe Espanol S.A (ARESBANK) conformément auquel il œuvre à aider la banque espagnole à proposer aux banques tunisiennes deux produits/services destinés à faciliter et à développer les opérations commerciales : la confirmation des lettres de crédit et la mise à disposition de ressources financières.
Enfin, en juillet 2018, la multinationale japonaise Sysmex jette son dévolu sur le néo-entrepreneur pour lancer avec lui une plateforme d’exportation de ses équipements de laboratoire d’analyse du sang en Afrique sub-saharienne et de formation à leur utilisation.
Une année à peine après s’être lancé dans les affaires, Hédi Ben Abbes confirme son engouement pour le Japon –pays qu’il a découvert lorsqu’il était secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères- en lançant, en 2015, la Chambre tuniso-japonaise pour le commerce et l’industrie, qu’il préside depuis. Et par le biais de laquelle il contribue au développement des échanges entre les deux pays et à inciter les investisseurs japonais à venir investir en Tunisie. Ce qu’il a fait par exemple lors de sa participation fin août 2019 au business forum Japon-Afrique (TICAD 7).
Businessman et, de nouveau, enseignant universitaire, Hédi Ben Abbes reste politique jusqu’au bout des ongles. Jadis membre fondateur –et, à un moment donné, porte-parole- du Congrès Pour la République (CPR), qu’il a fini par quitter, puis affilié début 2017 au parti Al Badil Ettounsi, de l’ancien chef du gouvernement Mehdi Jomaa, avant l’annonce de sa création officielle, il s’est récemment rapproche du Courant démocratique et a voté –à Besançon- pour son candidat à l’élection présidentielle, Mohamed Abbou.
Pour concilier toutes ces activités et, qui sait, peut-être d’autres, Hédi Ben Abbes va désormais faire régulièrement la navette entre la Tunisie et la France.
Moncef Mahroug