La Commission européenne a approuvé, mercredi 30 octobre, le versement à la Tunisie d’un prêt de 150 millions d’euros, soit l’équivalent de 472 millions de dinars, au titre de l’assistance macrofinancière, indique l’Union européenne (UE) dans un communiqué.

Le versement d’aujourd’hui porte à 800 millions d’euros le montant des fonds d’AMF versés par l’UE à la Tunisie depuis 2015, précise la même source.

Le commissaire pour les affaires économiques et financières, Pierre Moscovici, a, dans ce contexte, déclaré que ce versement illustre la volonté de l’Union européenne sans faille d’aider la Tunisie qui, selon lui, a mis en œuvre, ces dernières années, les politiques clés qu’elle s’était engagée à mener.

“Il demeure, néanmoins, essentiel de poursuivre et d’approfondir les réformes économiques et structurelles afin de pérenniser les acquis démocratiques et politiques en Tunisie et d’assurer un avenir plus prospère”, a-t-il encore ajouté.

“Ce troisième et dernier versement dans le cadre du deuxième programme d’assistance macrofinancière (AMF) en faveur de la Tunisie fait suite à la mise en œuvre d’un ensemble important de mesures destinées à soutenir la transition économique du pays”, indique l’UE.

Les fonds de l’AMF sont versés en contrepartie de la mise en œuvre de politiques spécifiques arrêtées dans un protocole d’accord.

Pour le versement de la troisième et dernière tranche du deuxième programme d’AMF, les mesures spécifiques demandées visaient à favoriser un assainissement budgétaire et une croissance économique durable dans le pays, explique la même source.

Il s’agissait notamment de réformes destinées à mieux protéger l’épargne déposée dans les banques tunisiennes, à accroître la transparence de la gestion des finances publiques, à renforcer les filets de sécurité sociale soutenant les Tunisiens vulnérables, à faciliter les échanges bilatéraux grâce à l’amélioration des liaisons aériennes avec l’UE et à améliorer le climat des affaires du pays afin de mieux attirer les investissements nationaux et étrangers.

Les programmes d’assistance macrofinancière (AMF) s’inscrivent dans le cadre de l’action plus générale de l’Union à l’égard de ses voisins et sont conçus pour être un instrument exceptionnel de réaction aux crises. Ils sont destinés aux pays voisins de l’Union confrontés à de graves problèmes de balance des paiements.

Le respect des droits de l’homme, ainsi que l’existence de mécanismes démocratiques véritables, dont le pluralisme parlementaire et l’Etat de droit, en constituent les conditions préalables.

L’assistance macrofinancière est également subordonnée à l’existence d’un accord de prêt du Fonds Monétaire International (FMI) qui ne soit pas un accord de précaution, et à un bilan satisfaisant de la mise en œuvre du programme de réformes du FMI.

La stratégie d’aide de l’UE à la Tunisie repose, rappelle le communiqué, sur un large éventail d’instruments financiers et d’instruments d’assistance technique, notamment des programmes d’appui budgétaire relevant de l’instrument européen de voisinage(IEV), dont la Tunisie est l’un des principaux bénéficiaires parmi les pays du voisinage méridional (300 millions d’euros des subventions par an depuis 2017), ainsi que des prêts importants accordés par la Banque européenne d’investissement (BEI).